Au cœur des tensions géopolitiques entre Israël et la Syrie se trouve un territoire stratégique convoité depuis des siècles : le plateau du Golan. Riche en ressources hydriques et surplombant des zones clés, ce plateau est devenu l’objet d’un conflit territorial qui ne cesse de s’envenimer. Plongeons ensemble dans l’histoire fascinante de cette région disputée.
Un Territoire Charnière Entre Israël et la Syrie
Situé à la frontière entre Israël, la Syrie, le Liban et la Jordanie, le plateau du Golan occupe une position stratégique. Du côté israélien, il surplombe la Galilée et le lac de Tibériade. Côté syrien, il commande l’accès vers Damas, la capitale. Sa valeur ne réside pas seulement dans sa localisation, mais aussi dans ses importantes ressources en eau, un enjeu crucial dans cette région aride.
Convoité au Fil des Siècles
Le Golan a été l’objet de convoitises tout au long de l’Histoire. Tour à tour occupé par les Hébreux, les Francs, les Ottomans puis par la Syrie à partir de 1946, ce territoire n’a eu de cesse de changer de mains. Mais c’est lors de la guerre des Six Jours en 1967 qu’Israël en conquiert une grande partie, avant de l’annexer en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.
L’annexion du Golan par Israël en 1981 n’a été reconnue par aucun pays, à l’exception des États-Unis depuis 2019.
– Les Nations Unies
Un Enjeu Crucial : L’Eau
Au-delà de sa position stratégique, le contrôle des ressources en eau est au cœur du conflit. Le Golan abrite d’importantes sources qui alimentent le Jourdain, comme le Hasbani ou le Banyas. Dès les années 1960, la question de l’eau a été une des principales causes de tensions entre Israël et la Syrie, qui accusait son voisin de détourner les sources.
- Le Hasbani, qui prend sa source au Liban, traverse le Golan avant de rejoindre le Jourdain.
- Le Banyas alimente également le fleuve, sa source se trouve sur le plateau du Golan.
- Le contrôle de ces cours d’eau est un enjeu vital pour les deux pays dans cette région aride.
Un Statu Quo Fragile
Aujourd’hui, la situation sur le Golan reste tendue. Environ 25 000 colons israéliens y vivent aux côtés de quelque 23 000 Druzes qui se revendiquent pour la plupart comme Syriens. Les négociations de paix entre Israël et la Syrie achoppent toujours sur la question du Golan, dont Damas réclame la restitution totale. Le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011 a ravivé les tensions, alors que le Hezbollah et l’Iran, ennemis d’Israël, se sont rapprochés du régime de Bachar el-Assad.
Le 27 juillet 2023, un tir de roquette depuis le Liban a frappé le plateau du Golan, faisant 12 morts. Un nouveau pic de violence dans ce conflit qui perdure depuis plus d’un demi-siècle. Le statu quo reste fragile, et la communauté internationale peine à trouver une issue pacifique à ce différend territorial lourd de conséquences pour toute la région.
Le plateau du Golan, de par sa position et ses ressources, demeure un territoire clé, au cœur des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. Son avenir, suspendu à l’évolution des relations entre Israël et la Syrie, mais aussi à la situation régionale, reste plus que jamais incertain. Un territoire convoité, une paix insaisissable.
