ActualitésInternational

Le Ghana Choisit Son Futur Président : Les Candidats Phares

Le Ghana élit ce samedi son futur président parmi 12 prétendants, dont les poids lourds John Mahama et Mahamudu Bawumia. Mais un outsider surprenant, l'homme d'affaires Nana Kwame Bediako, pourrait bien créer la surprise en séduisant...

Ce samedi 7 décembre, les Ghanéens se rendent aux urnes pour choisir leur prochain président, alors que le pays fait face à une grave crise économique. Douze candidats sont en lice pour succéder à Nana Akufo-Addo, dont le mandat arrive à son terme. Parmi eux, deux figures politiques bien connues des électeurs : l’ancien président John Dramani Mahama et le vice-président sortant Mahamudu Bawumia. Mais un troisième homme, l’homme d’affaires Nana Kwame Bediako, pourrait bien créer la surprise en séduisant notamment les jeunes électeurs.

John Mahama, le grand favori

A 64 ans, John Dramani Mahama est donné favori par les sondages. Déjà président du Ghana entre 2012 et 2017, il tente un come-back à la tête de l’Etat. Son bilan lors de son précédent mandat est contrasté : s’il a massivement investi dans les infrastructures, il a aussi été critiqué pour la mauvaise gestion des pénuries d’électricité et l’instabilité économique. Battu par Nana Akufo-Addo en 2016 puis en 2020, il compte bien prendre sa revanche cette année, profitant de l’impopularité du gouvernement sortant en raison de la crise.

S’il l’emporte, John Mahama a promis de renégocier les termes du plan de sauvetage de 3 milliards de dollars accordé l’an dernier par le FMI. Une aide vitale pour restructurer la dette de ce pays d’Afrique de l’Ouest, mais qui s’accompagne de contreparties douloureuses pour la population.

Mahamudu Bawumia, le dauphin

A 61 ans, Mahamudu Bawumia a été choisi par le parti au pouvoir, le Nouveau Parti patriotique (NPP), pour défendre ses couleurs. L’actuel vice-président est devenu au fil des années le visage de la politique économique du gouvernement. Une tâche ardue alors que le Ghana traverse la pire crise économique de son histoire récente, avec une inflation galopante et une monnaie en chute libre.

Pour redresser la barre, Mahamudu Bawumia promet de simplifier le système fiscal et de réduire drastiquement les dépenses publiques s’il est élu. Mais dans un contexte aussi difficile, convaincre les électeurs ne sera pas chose aisée.

Nana Kwame Bediako, l’outsider qui monte

La surprise de cette élection pourrait venir de Nana Kwame Bediako, un homme d’affaires de 44 ans très populaire au Ghana. Surnommé « Cheddar » ou « Freedom Jacob Caesar », ce candidat atypique a fait fortune dans l’immobilier et mène une campagne flamboyante. Sur les réseaux sociaux, il n’hésite pas à se comparer au président américain Donald Trump.

Son programme anti-establishment séduit de nombreux jeunes. Il promet de bousculer le jeu politique, dominé depuis des décennies par les deux grands partis traditionnels. Parmi ses propositions phares : gouverner avec seulement 12 ministres, mieux exploiter les ressources naturelles du pays, réduire l’influence étrangère et créer une monnaie unique africaine.

Si ses chances de victoire restent minces face à des adversaires plus expérimentés, Nana Kwame Bediako pourrait néanmoins créer la surprise en arrivant en troisième position, voire en se qualifiant pour un éventuel second tour. Dans un pays où l’âge médian est de 21 ans, son discours novateur et ses méthodes non-conventionnelles séduisent une part croissante de l’électorat.

Enjeux et incertitudes

Cette élection présidentielle au Ghana se déroule dans un contexte économique et social particulièrement difficile. Avec un taux d’inflation de 22,1% en octobre dernier et une dette publique colossale, le pays est au bord de la banqueroute. Le prochain président devra donc prendre des mesures d’urgence pour redresser l’économie et redonner confiance aux investisseurs étrangers.

Mais il devra aussi répondre aux attentes d’une population ghanéenne excédée par la vie chère et le chômage des jeunes. Des défis immenses auxquels s’ajoutent d’importantes incertitudes sur le déroulement du scrutin. Le Ghana est certes considéré comme un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, mais des tensions sont apparues ces dernières semaines, faisant craindre de possibles violences post-électorales.

Le vainqueur de ce scrutin très incertain devra faire preuve d’habileté politique pour rassembler un pays fracturé et trouver un nouvel élan.

Analyse un diplomate occidental à Accra

Les résultats définitifs ne seront pas connus avant plusieurs jours. Mais une chose est sûre : le Ghana s’apprête à tourner une page décisive de son histoire, avec l’espoir de sortir de la crise et de retrouver la prospérité qu’il a connue par le passé. Les 32 millions de Ghanéens retiennent leur souffle.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.