Dans le paysage industriel mondial, peu d’entreprises incarnent autant la puissance et la longévité que Volkswagen. Cependant, derrière cette façade immuable, le géant allemand traverse actuellement l’une des périodes les plus tumultueuses de son histoire centenaire. Entre restructurations douloureuses, virage forcé vers l’électrique et concurrence féroce, l’avenir du groupe semble plus incertain que jamais.
Un plan d’économies qui fait trembler l’entreprise
Lundi, les négociations reprenaient dans le nord de l’Allemagne sur un vaste plan d’économies. Selon des sources proches du dossier, celui-ci pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Une perspective qui fait frémir les salariés du groupe, habitués à une certaine stabilité malgré les soubresauts de l’industrie automobile.
C’est un séisme social et politique qui se profile.
Un représentant syndical
Car Volkswagen, c’est bien plus qu’une entreprise en Allemagne. C’est un véritable « État dans l’État« , avec son poids économique colossal et son influence politique. Toucher à cet équilibre, c’est prendre le risque de provoquer un électrochoc dans tout le pays.
Des coûts de production trop élevés
Mais pour la direction du groupe, il n’y a pas d’alternative. Confronté à des coûts de production jugés excessifs, surtout en comparaison avec ses rivaux étrangers, Volkswagen doit impérativement redresser la barre s’il veut rester dans la course.
La Chine, en particulier, est devenue un véritable casse-tête pour le constructeur allemand. Longtemps terrain de jeu favorable, le marché chinois voit désormais émerger de redoutables concurrents locaux sur le segment de la voiture électrique. Et Volkswagen peine à suivre le rythme, perdant inexorablement des parts de marché.
Le pari risqué de l’alliance avec une start-up américaine
Mais alors que les nuages s’amoncellent au-dessus de Wolfsburg, une lueur d’espoir pourrait bien venir de l’autre côté de l’Atlantique. C’est en effet en Californie que Volkswagen a choisi de jouer une partie de son avenir, en s’alliant avec la jeune pousse Rivian pour développer ses futurs modèles électriques.
Un pari audacieux, à près de 6 milliards d’euros, qui témoigne de l’urgence de la situation pour le constructeur allemand. Lui qui a tant misé sur sa filiale logicielle Cariad se retrouve à devoir confier les clés de ses voitures du futur à un acteur extérieur, faute d’avoir su développer une expertise suffisante en interne.
C’est un changement radical de stratégie, un aveu d’échec aussi.
Une source interne à Volkswagen
Mais c’est peut-être à ce prix que le géant de Wolfsburg pourra opérer sa mue vers l’électrique et le digital. Rivian apporterait le savoir-faire technologique qui fait cruellement défaut à un Volkswagen empêtré dans ses process et ses lourdeurs.
Une course contre la montre engagée
Reste à savoir si cette alliance contre-nature portera ses fruits. Car le temps presse pour Volkswagen, qui doit impérativement proposer des modèles électriques compétitifs pour respecter les futures normes environnementales européennes, sous peine de s’exposer à de lourdes amendes.
De l’aveu même du directeur général du groupe, Oliver Blume, les premiers véhicules issus de ce partenariat devraient voir le jour dès 2026. Un calendrier extrêmement serré compte tenu des enjeux industriels et technologiques, qui ne laisse guère de place à l’erreur.
À Wolfsburg comme à Hanovre, où se tiennent les négociations sociales, tous les regards sont désormais tournés vers la Californie. Car c’est bien là-bas, dans les laboratoires de Rivian, que se joue peut-être une partie de l’avenir du géant Volkswagen. Une entreprise qui n’a d’autre choix que de réussir sa révolution électrique, sous peine de voir son étoile pâlir inexorablement dans le firmament de l’automobile mondiale.
