Dès le jour de son investiture en tant que 47e président des États-Unis, Donald Trump a annoncé une mesure choc pour lutter contre les cartels de la drogue et l’immigration clandestine. Le puissant gang vénézuélien Tren de Aragua sera prochainement désigné comme un « groupe terroriste étranger », a déclaré le nouveau locataire de la Maison Blanche dans son discours inaugural.
Une menace pour la sécurité des Américains
Avec ses quelque 5000 membres, le gang Tren de Aragua, né dans une prison vénézuélienne il y a une dizaine d’années, fait régner la terreur dans plusieurs pays d’Amérique latine. Trafic de drogue, extorsions, meurtres, traite des êtres humains… Son champ d’action criminel est vaste et inquiète au plus haut point les autorités américaines.
En classant cette organisation sur la liste noire des groupes terroristes étrangers, le président Trump entend utiliser « l’immense pouvoir des forces de l’ordre fédérales et étatiques pour éliminer leur présence » sur le sol américain. Les membres de Tren de Aragua seront ainsi expulsés des États-Unis.
Une « invasion » de clandestins
Cette mesure s’inscrit dans la droite ligne de la rhétorique anti-immigration martelée par Donald Trump durant sa campagne. Dénonçant une « invasion » de clandestins, il avait promis un tour de vis sécuritaire, avec notamment la construction d’un mur à la frontière mexicaine.
Parmi les décrets que je signerai aujourd’hui, nous allons aussi désigner les cartels comme des organisations terroristes étrangères.
Donald Trump, 47e président des États-Unis
En parallèle de cette désignation de Tren de Aragua, le président républicain va décréter l’état d’urgence à la frontière sud, afin de débloquer des fonds pour financer son projet de mur. Un symbole politique fort, même si son efficacité pour endiguer l’immigration clandestine est remise en question par de nombreux experts.
Un test pour la diplomatie de Trump
Au-delà de la lutte contre les cartels, cette offensive anti-Tren de Aragua constitue aussi un test pour la diplomatie trumpienne. Les relations entre Washington et Caracas sont notoirement tendues, le régime de Nicolas Maduro étant accusé de violations des droits humains et de dérive autoritaire.
Selon un haut responsable américain cité par l’AFP, la nouvelle administration considère même Tren de Aragua comme « une force armée irrégulière du gouvernement vénézuélien menant une incursion prédatrice aux États-Unis ». De quoi envenimer encore un peu plus les relations déjà compliquées entre les deux pays.
Une mesure suffisante ?
Si elle marque les esprits, la désignation de Tren de Aragua comme organisation terroriste ne sera cependant pas une baguette magique pour résoudre le problème de l’insécurité liée aux gangs et narcotrafiquants étrangers. C’est un signal politique fort mais dont l’efficacité concrète dépendra des moyens qui seront mis en œuvre.
Selon des experts du crime organisé, s’attaquer à un groupe comme Tren de Aragua nécessite une action coordonnée avec les pays d’origine, un contrôle accru des flux financiers liés à leurs activités et des programmes pour proposer des alternatives à la jeunesse tentée par l’argent facile des cartels. Un vaste chantier en perspective pour la présidence Trump, qui aura fort à faire aussi sur de nombreux autres dossiers.