Imaginez un monde où les plus grandes puissances économiques s’unissent pour dire adieu aux énergies fossiles et embrasser un avenir durable. Ce rêve est en passe de devenir réalité. Lors d’une réunion historique, le G20, regroupant les 20 pays les plus influents de la planète, a annoncé son engagement à se détourner progressivement des combustibles fossiles et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Une nouvelle ère s’ouvre dans la lutte contre le changement climatique.
Un signal fort en faveur du climat
Dans un communiqué publié à l’issue de leurs discussions, les leaders du G20 ont affirmé leur volonté commune de « s’éloigner des énergies fossiles pour les systèmes énergétiques, de manière juste, ordonnée et équitable ». Cet engagement, qui reprend mot pour mot celui de la COP28 de l’an dernier à Dubaï, marque une étape cruciale. Pour la première fois, des pays producteurs de pétrole comme l’Arabie saoudite, le Brésil, le Mexique ou encore la Russie reconnaissent la nécessité d’une transition énergétique.
Au-delà des mots, c’est un véritable changement de paradigme qui s’opère. Le G20 s’engage à « accélérer l’action en cette décennie cruciale » pour tenir l’objectif ambitieux de neutralité carbone en 2050. Un défi colossal qui nécessitera des investissements massifs dans les énergies propres et une transformation en profondeur de nos modes de production et de consommation.
Des discussions intenses en coulisses
Selon des sources proches des négociations, obtenir cet accord n’a pas été une mince affaire. La mention d’une sortie des énergies fossiles a fait l’objet d’intenses tractations, apparaissant et disparaissant au gré des versions préliminaires du communiqué. Mais le Brésil, qui accueillera la COP30 en novembre prochain et préside le G20 cette année, tenait absolument à marquer des points.
Son obstination a payé. Le texte final reprend à l’identique la formule déjà présente dans l’accord de la COP28. Un signal encourageant à quelques semaines de la grande conférence sur le climat de Bakou, en Azerbaïdjan, qui sera largement consacrée au délicat sujet du financement de la lutte contre le réchauffement.
La pression de la société civile
Cette avancée doit beaucoup à la mobilisation des ONG et de la société civile. En septembre dernier, plusieurs organisations environnementales avaient tiré la sonnette d’alarme, mettant en garde contre un « précédent inquiétant » si le G20 venait à ne pas s’engager à sortir des énergies fossiles. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait lui aussi haussé le ton, exhortant les 20 plus grandes économies à prendre des mesures ambitieuses face à l’urgence climatique.
Nous n’avons plus le luxe du temps. Le G20 doit montrer la voie en accélérant la transition vers les énergies propres et en mettant fin à notre dépendance aux combustibles fossiles.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
Le message semble avoir été entendu. Reste maintenant à passer des paroles aux actes. Car si l’engagement du G20 est historique, il ne suffira pas à lui seul à enrayer la crise climatique. Il faudra des politiques publiques ambitieuses, des investissements massifs et une mobilisation de tous les acteurs – États, entreprises, citoyens – pour réussir ce pari fou d’un monde neutre en carbone d’ici le milieu du siècle.
Les pays vulnérables en première ligne
L’enjeu est particulièrement crucial pour les pays en développement, qui subissent de plein fouet les impacts du réchauffement tout en disposant de moins de moyens pour y faire face. La question de l’aide que doivent leur apporter les économies avancées sera au cœur des débats de la COP29.
Selon des experts, il faudrait mobiliser des centaines de milliards de dollars chaque année pour aider ces pays à s’adapter aux conséquences du changement climatique et à opérer leur propre transition énergétique. Un défi immense, qui nécessitera un effort de solidarité sans précédent à l’échelle planétaire.
Vers un nouveau modèle de développement
Au-delà des financements, c’est tout notre modèle de développement qui doit être repensé. Sortir des énergies fossiles ne se fera pas du jour au lendemain. Cela implique de transformer en profondeur nos systèmes de production d’énergie, nos modes de transport, nos industries, notre agriculture…
Mais cette transition est aussi porteuse d’immenses opportunités. Elle peut être le moteur d’une croissance plus verte, plus juste et plus durable. Créatrice d’emplois dans les filières d’avenir, comme les renouvelables ou l’efficacité énergétique. Et source d’innovation, avec le développement de technologies propres et de nouvelles solutions bas carbone.
La transition écologique n’est pas une contrainte, c’est une formidable opportunité de bâtir un monde plus résilient et plus solidaire.
Une source diplomatique impliquée dans les négociations
Le chemin sera long et semé d’embûches. Mais l’engagement du G20 ouvre une nouvelle page dans la lutte contre le changement climatique. Celle d’un monde qui tourne résolument le dos aux énergies du passé pour embrasser celles du futur. Un monde où le développement économique rime enfin avec la préservation de notre planète.
La balle est désormais dans le camp des dirigeants. À eux de tenir leurs promesses et de mettre en œuvre des politiques à la hauteur de l’enjeu. Car comme le rappelait récemment un responsable onusien : « Nous sommes la première génération à subir les effets du dérèglement climatique et la dernière à pouvoir y faire quelque chose ». Le temps presse.