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Le Front Républicain, Cauchemar Récurrent du Rassemblement National

La défaite surprise du RN aux législatives 2024 fait écho aux régionales de 2015. Malgré ses efforts de normalisation, le parti reste vulnérable face au "front républicain". Analyse des failles stratégiques qui minent encore les ambitions du mouvement.

Tel un mauvais rêve qui se répète, le spectre du “front républicain” est venu hanter une nouvelle fois le Rassemblement National lors des élections législatives anticipées de 2024. Malgré une position de force à l’issue du premier tour, le parti de Jordan Bardella a vu ses espoirs de conquête du pouvoir s’effondrer sous le poids des reports de voix de la gauche et des macronistes au second tour. Un scénario qui n’est pas sans rappeler le coup d’arrêt subi par le RN lors des élections régionales de 2015.

Les leçons oubliées des régionales 2015

Retour en décembre 2015. Un mois seulement après les attentats meurtriers du 13 novembre, le Front National (ancien nom du RN) surfe sur un contexte anxiogène et réalise une percée historique au premier tour des élections régionales avec 6 millions de voix. Le parti se positionne en tête dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec Marine Le Pen, en PACA avec Marion Maréchal et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine avec Florian Philippot.

Mais le sursaut républicain s’organise dès le soir du premier tour. La gauche, par la voix du Premier ministre Manuel Valls, retire ses listes dans le Nord et le Sud, appelant à faire barrage au FN en votant pour la droite. Un “front républicain” qui porte ses fruits : aucune région ne tombe dans l’escarcelle du parti lepéniste au soir du second tour.

2024 : Un nouvel échec du RN face à l’union des opposants

Près d’une décennie plus tard, le RN aborde les législatives 2024 gonflé à bloc après son triomphe aux européennes. Mais encore une fois, sa dynamique victorieuse se brise sur le mur du front républicain. Malgré une “union des droites” avec les amis d’Éric Ciotti, le parti nationaliste échoue loin de la majorité espérée à l’Assemblée, victime des désistements de la gauche et des macronistes entre les deux tours.

La “normalisation” tant revendiquée par le RN est encore loin. Le parti reste puissant au premier tour, mais peine toujours à rassembler au-delà de sa base au second.

Le Figaro

Les failles stratégiques du Rassemblement National

Cet énième revers électoral met en lumière les faiblesses récurrentes du Rassemblement National, malgré les efforts de dédiabolisation entrepris depuis l’accession de Marine Le Pen à sa tête :

  • Un socle électoral puissant mais qui peine à s’élargir
  • Une difficulté à nouer des alliances au-delà de son camp
  • Une image encore sulfureuse qui mobilise ses opposants

Autant de défis stratégiques que le RN devra surmonter s’il veut un jour accéder aux responsabilités nationales. Car tant que le “front républicain” restera une arme efficace entre les mains de ses adversaires, les victoires du parti de Marine Le Pen risquent de se limiter au premier tour des scrutins.

À trois ans de la prochaine échéance présidentielle, l’heure est donc à la réflexion dans les rangs du RN. Comment franchir enfin le plafond de verre du second tour ? C’est la question à laquelle devra répondre Jordan Bardella s’il veut transformer l’essai de 2027 et installerdurablement son mouvement aux commandes du pays.

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