Politique

Le Front Populaire et sa politique restrictive envers les étrangers

La face sombre du Front Populaire : expulsions massives d'étrangers, quotas de travailleurs immigrés, dissolution d'associations pro-Algériens... Découvrez la politique méconnue de la gauche des années 30 envers l'immigration. La réalité était bien loin des mythes !

Quand on pense au Front Populaire, on imagine les grandes avancées sociales comme les congés payés ou la semaine de 40 heures. Mais saviez-vous qu’en matière d’immigration, le gouvernement de gauche de l’époque menait une politique très restrictive et répressive envers les étrangers ? Quotas, expulsions, dissolution d’associations… Plongeons dans cette face méconnue du Front Populaire des années 30.

Le ministre de l’Intérieur Roger Salengro et sa fermeté envers les étrangers

Roger Salengro, figure emblématique du Front Populaire qui se suicidera suite à une campagne de presse, était pourtant loin d’être tendre avec les immigrés. En octobre 1936, il justifiait à l’Assemblée les expulsions d’ouvriers étrangers pour des raisons aussi floues qu’un “manquement aux règles de la correction”. Salengro refusait que les étrangers “abusent de l’asile” en France en s’immiscant dans les affaires sociales et politiques du pays.

Même les réfugiés allemands fuyant le régime nazi étaient visés. En août 1936, Salengro demanda aux préfets la plus grande fermeté pour refouler tout Allemand entré illégalement en France. Ceux menaçant “l’ordre public” devaient être expulsés sans attendre.

Des quotas de travailleurs étrangers dans de nombreux secteurs

Pour protéger la “main d’œuvre nationale”, le Front Populaire fixa en décembre 1936 des proportions maximales de salariés étrangers dans 10 branches comme les laiteries du Cher (10% puis 5%), les tuileries du Pas-de-Calais ou les fabriques de céramique de Meurthe-et-Moselle… La priorité au travail pour les Français était donc déjà un concept appliqué par la gauche de l’époque !

De 1931 à 1936, la population étrangère en France serait passée de 2,9 millions à 2,5 millions, fruit de la politique du Front Populaire.

– Thierry Bouclier, La République amnésique

Dissolution d’associations étrangères jugées indésirables

Hors de question pour le Front Populaire de laisser les étrangers s’agiter politiquement. En janvier 1937, le gouvernement dissout par décret l’Étoile Nord-Africaine, un mouvement indépendantiste algérien basé à Paris et fondé par Messali Hadj. Une mesure qui provoquerait un tollé aujourd’hui mais qui ne semble pas gêner le parti communiste à l’époque.

Une réalité bien loin des mythes d’une gauche pro-immigration

La politique très dure du Front Populaire envers les immigrés a été largement oubliée, ne collant pas à l’image d’une coalition de gauche ouverte et généreuse envers les étrangers. Pourtant, à l’époque, personne ne criait au fascisme en voyant un Roger Salengro expulser des ouvriers immigrés pour un simple “manque de correction”.

Cet épisode montre que défense des travailleurs nationaux et contrôle strict de l’immigration n’étaient pas l’apanage de l’extrême-droite mais une politique assumée par la gauche au pouvoir en ces temps de crise économique et de montée des nationalismes en Europe. Une réalité historique à méditer à l’heure des débats actuels sur l’immigration…

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