Face à la déferlante de slogans anglais dans le paysage publicitaire hexagonal, une révolte gronde. Les créatifs français, dans un sursaut de fierté patriotique, relèvent le défi avec panache pour faire rayonner la langue de Molière. Leur mission : prouver que l’on peut vendre tout aussi bien, si ce n’est mieux, dans la langue de Voltaire.
La Créativité au Service du Français
Passé le raz-le-bol devant les « Black Friday », « Ready to Play » et autres « Shake the World » qui pullulent sur nos écrans et dans nos rues, les publicitaires ont décidé de reprendre le flambeau de la langue française. Fini le temps où l’on pensait naïvement que l’anglais faisait vendre davantage. Les agences parient désormais sur l’originalité et la pertinence du message, quelle que soit la langue employée.
« On peut être créatif en anglais, mais on l’est tout autant, voire davantage, en français » affirme un directeur de création qui a tenu à garder l’anonymat. « Nous avons une tradition littéraire et humoristique tellement riche, ce serait dommage de s’en priver. Nos auteurs ont prouvé que notre langue était capable de profondeur, de jeux de mots, de double sens. C’est une mine d’or pour la pub. »
Des Slogans Qui Font Mouche
Alors que certaines marques internationales persistent à plaquer leurs baselines mondiales sur le marché français, d’autres adaptent judicieusement leurs messages. Parmi les réussites notables, on peut citer :
- « Et pan, t’es beau ! » pour une marque de cosmétiques
- « Je positive, je Carrefourise » pour la célèbre enseigne
- « Le goût d’être soi » pour McDonald’s
- « Nous on peut » pour un opérateur téléphonique bien connu
Des accroches qui interpellent, font sourire, créent une connivence avec le public français. Le bon sens paysan de nos aïeux retrouve ses lettres de noblesse et prouve que notre langue n’a rien perdu de son mordant.
La Loi Toubon en Renfort
Pour endiguer cette anglicisation à outrance, les publicitaires s’appuient aussi sur un arsenal juridique. La loi Toubon de 1994 impose en effet l’usage de la langue française dans la publicité. Une législation souvent bafouée mais qui connaît un regain d’intérêt à mesure que l’on redécouvre les vertus de notre idiome national.
L’enjeu n’est pas seulement économique mais aussi culturel. C’est notre identité qui est en jeu. En utilisant l’anglais à tout-va, on perd en singularité, en âme.
Un concepteur-rédacteur engagé
Pour autant, pas question de tomber dans un protectionnisme linguistique stérile. La pub made in France s’autorise toujours des incursions ponctuelles en langue anglaise quand cela se justifie. L’essentiel est de trouver un équilibre, sans perdre en spontanéité ni en authenticité.
Quand le Français Fait Recette à l’International
Ironie du sort, certains slogans publicitaires français rencontrent un vif succès à l’étranger, au point d’être repris tels quels. L’Oréal en a fait l’heureuse expérience avec le célébrissime « Parce que je le vaux bien », preuve que notre langue peut être porteuse à l’export. Même chose pour Yves Saint Laurent avec son iconique « Le féminin absolu ». Des exemples qui prouvent que notre chère langue a encore de beaux jours devant elle.
Alors non, le français n’est pas ringard en publicité, loin s’en faut. Sa richesse, sa précision, son esprit sont des atouts majeurs pour toute marque cherchant à créer un lien fort avec ses clients. La pub à la française a de l’avenir, et elle compte bien le prouver. Comme dirait l’autre, et en français dans le texte : « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? »