Alors que le Liban traverse une crise humanitaire sans précédent, le Fonds Monétaire International (FMI) lance un appel pressant à la communauté internationale pour apporter un soutien vital au pays. Déjà fragilisé par une situation économique difficile, le Liban doit maintenant faire face aux conséquences dévastatrices du conflit qui s’y déroule.
Un quart de la population déplacée, une aide d’urgence nécessaire
Selon les estimations, près de 1,2 million de personnes, soit un quart de la population libanaise, ont été contraintes de fuir leur foyer en raison des affrontements. Face à cette situation dramatique, Jihad Azour, directeur de la région Proche-Orient du FMI, insiste sur la nécessité d’une réaction immédiate de la part de la communauté internationale :
La priorité est de protéger les vies et sauver les moyens de subsistance de la population mais aussi apporter une aide humanitaire suffisante à ceux qui ont tout perdu.
Jihad Azour, directeur de la région Proche-Orient du FMI
Au-delà de l’urgence humanitaire, le FMI appelle les pays amis du Liban à apporter des dons pour aider le pays à surmonter le choc économique provoqué par le conflit. Une résolution rapide de la situation est également cruciale pour permettre au Liban de se relever.
Un impact économique dévastateur
Les destructions massives d’infrastructures, la perturbation des activités agricoles dans le sud du pays et l’interruption généralisée de l’activité économique rendent difficile toute prévision quant à l’évolution de l’économie libanaise. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estime néanmoins que le PIB du Liban pourrait chuter de 9,2% par rapport à son niveau d’avant-crise.
Si l’impact direct du conflit varie selon les pays de la région, avec notamment une baisse du tourisme en Jordanie et une chute des revenus du canal de Suez pour l’Égypte, le Liban apparaît comme le plus durement touché. La Syrie, autre pays fortement affecté, souffre quant à elle d’un manque de données permettant d’évaluer précisément les dégâts.
Reconstruire en renforçant la résilience
Pour Jihad Azour, il est essentiel de tirer les leçons du passé. Les pays de la région, et en particulier ceux touchés par des conflits, connaissent généralement des performances économiques post-crise plus faibles que d’autres régions du monde. Il est donc crucial de mieux reconstruire ces économies en renforçant leur capacité de résistance aux chocs.
Cela passe notamment par une meilleure intégration régionale et un focus sur les opportunités offertes par la lutte contre le changement climatique et les nouvelles technologies. Une approche qui doit profiter à l’ensemble de la région, Gaza et la Cisjordanie comprises.
Face à l’ampleur de la crise, la mobilisation internationale en faveur du Liban apparaît plus que jamais indispensable. Au-delà de l’aide d’urgence, il s’agit de poser les bases d’un redressement durable en soutenant la reconstruction du pays et en œuvrant à une résolution rapide du conflit. Un défi de taille, que le Liban ne pourra relever seul.