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Le film « Je suis toujours là » nous rappelle l’importance de la résistance

Un film qui fait écho au Brésil d'aujourd'hui. L'histoire vraie d'une famille confrontée à la disparition d'un père sous la dictature. Un appel à la résistance qui résonne bien au-delà des frontières brésiliennes. Découvrez pourquoi ce film bouleversant mérite toute votre attention.

Face à la montée de l’extrême droite et la fragilité grandissante de nos démocraties, l’art et le cinéma ont plus que jamais un rôle essentiel à jouer pour raviver nos mémoires. C’est le pari que fait le réalisateur brésilien Walter Salles avec son dernier film « Je suis toujours là », actuellement dans les salles françaises après avoir été ovationné dans son pays natal et primé à la Mostra de Venise.

Une histoire vraie poignante ancrée dans le passé du Brésil

Le film nous plonge dans le Brésil des années 70, en pleine dictature militaire, à travers le destin tragique de la famille Paiva. En 1971, Rubens Paiva, ancien député de gauche, est enlevé par des agents du régime. Sa femme Eunice se lancera alors dans un long combat pour découvrir la vérité sur sa disparition.

Mais si l’histoire se déroule principalement sous la dictature, entre 1965 et 1985, les thèmes abordés font plus que jamais écho à l’actualité brésilienne et mondiale, comme l’expliquent le réalisateur Walter Salles et son actrice principale Fernanda Torres :

Quand nous avons débuté le projet en 2016, nous pensions que c’était une opportunité de tourner notre regard vers le passé pour comprendre d’où nous venons. Mais au vu de la montée de l’extrême droite au Brésil à partir de 2017, nous nous sommes rendu compte que ce film servirait aussi à comprendre le présent.

Walter Salles

C’est un film sur le présent. Nous avons eu un président (Jair Bolsonaro) qui croit que les militaires ont sauvé le Brésil du communisme. Ce film appelle à une réflexion importante.

Fernanda Torres

Effacement de la mémoire vs devoir de résistance

En retraçant le combat d’Eunice Paiva, c’est en réalité le devoir de mémoire et de résistance que le film met en avant, face à un projet politique d’effacement de l’histoire de la dictature dénoncé par Walter Salles. Un message universel qui a su toucher le public bien au-delà des frontières brésiliennes :

Dans les festivals internationaux, nous avons vu des réactions similaires, car nous ne sommes pas le seul pays où l’on perçoit la fragilité de la démocratie, ou qui a vécu le traumatisme de l’extrême droite.

Walter Salles

Une oeuvre tout en nuances, entre tragédie et espoir

Si le sujet est grave, le film parvient aussi à instiller de la légèreté et de l’espoir, en dépeignant avec subtilité la vie quotidienne de cette famille unie malgré l’adversité, comme le souligne Fernanda Torres :

C’est un film porteur d’espoir, à travers la résilience et la joie de vivre de cette famille. Il raconte une tragédie, mais après l’avoir vu, on ne sort pas du cinéma sans espoir. Au contraire, on se dit : ces gens ont résisté, ils ont survécu, ils existent.

Fernanda Torres

Des interprétations magistrales pour un film essentiel

Porté par des actrices de talent, avec la prestation notamment de la légendaire Fernanda Montenegro dans le rôle d’Eunice Paiva âgée, ainsi que sa fille Fernanda Torres dans celui d’Eunice jeune, le film rend un vibrant hommage à cette figure de la résistance brésilienne.

Nommé par le Brésil pour représenter le pays aux Oscars 2023 dans la catégorie du Meilleur Film International, « Je suis toujours là » est assurément une œuvre majeure à ne pas manquer, aussi bien pour mieux comprendre le Brésil d’hier et d’aujourd’hui que pour méditer, où que l’on soit, sur la nécessité de résister et d’entretenir la mémoire face aux périls qui guettent nos démocraties.

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