Lorsque les lumières se sont éteintes sur la Croisette samedi soir, un film a créé la surprise en remportant la convoitée Caméra d’Or. Armand, premier long-métrage du réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tondel, a été couronné dans la section Un Certain Regard pour son récit poignant d’une famille brisée par un secret dévastateur.
Le Triomphe Inattendu d’un Premier Film
Projeté en toute discrétion pendant le festival, Armand a su toucher le jury par son authenticité et son interprétation bouleversante. Le film suit le parcours d’une mère célibataire, campée par la talentueuse Renate Reinsve, dont la vie bascule lorsque son fils est accusé d’avoir abusé sexuellement d’un camarade de classe.
Le soir où Renate a gagné à Cannes, elle m’a envoyé un message : “Imagine à quel point c’est formidable pour notre film”.
– Halfdan Ullmann Tondel, réalisateur d’Armand
Sans la notoriété de Renate Reinsve, révélée dans Julie (en 12 chapitres) qui lui avait valu un prix d’interprétation à Cannes il y a trois ans, Armand aurait pu ne jamais voir le jour. Le réalisateur confie avoir failli abandonner après quatre refus de financement.
Un Héritage Cinématographique Illustre
Halfdan Ullmann Tondel n’est autre que le petit-fils des légendes du septième art Ingmar Bergman et Liv Ullmann. Un héritage qui apporte une résonance particulière à ce premier film sur les déchirements familiaux et les non-dits destructeurs.
Absent lors de la cérémonie, le cinéaste était en route dans un taxi lorsque son nom a été annoncé. Une arrivée rocambolesque pour conclure en beauté cette victoire surprise à Cannes.
L’Émergence du Cinéma Norvégien
Avec ce nouveau talent récompensé, la Norvège confirme son statut de vivier cinématographique à suivre de près. Après le succès international de Julie (en 12 chapitres), Armand pourrait bien être le prochain film scandinave à créer l’événement partout dans le monde.
Une chose est sûre : ce premier long-métrage incandescent ne manquera pas de susciter discussions et débats. En explorant avec justesse les zones d’ombre de la cellule familiale, Halfdan Ullmann Tondel signe une œuvre aussi dérangeante que nécessaire. Un cinéma qui ne laisse personne indemne.
