C’est un séisme qui vient de frapper le tennis français en plein cœur de Roland-Garros. Pour la première fois depuis les Jeux d’Atlanta en 1996, aucun représentant tricolore n’a réussi à se hisser en quart de finale du tournoi olympique, et ce, sur ses propres terres. Un fiasco retentissant qui pousse le directeur du haut niveau, Ivan Ljubicic, à présenter sa démission. Comment en est-on arrivé là ?
Le Constat Implacable des Chiffres
Avec pas moins de dix joueurs et joueuses engagés dans la compétition, tous les espoirs étaient permis pour le camp français. Las, il a fallu rapidement déchanter. Sur les courts ocres parisiens, la désillusion fut totale :
- 6 éliminations dès le premier tour en simple messieurs
- Aucune joueuse au-delà des huitièmes de finale
- 4 paires en double qui n’avaient jamais joué ensemble avant le tournoi
Des chiffres accablants qui illustrent l’ampleur de la contre-performance française. Ivan Ljubicic n’a pas mâché ses mots, qualifiant ces résultats de “catastrophiques”. La stupeur et la tristesse se lisaient sur les visages des membres de la Fédération Française de Tennis (FFT).
La Responsabilité Engagée de Ljubicic
Nommé en 2019 à la tête du haut niveau, Ivan Ljubicic avait pour mission de redresser la barre et de préparer au mieux les troupes françaises pour ce rendez-vous olympique à domicile. Force est de constater que le pari est loin d’être réussi. L’ancien joueur croate a tenu à assumer ses responsabilités :
J’ai dit au président de la FFT que j’allais offrir ma démission du poste de responsable des équipes de France. Les résultats sont catastrophiques, on ne peut pas dire autre chose.
Ivan Ljubicic
Un électrochoc qui en dit long sur la profondeur de la crise traversée par le tennis français. Car au-delà de la déception immédiate, c’est bien l’avenir de toute une discipline qui est en jeu.
Paris 2024 : Le Révélateur des Maux Tricolores
Si la pilule est si dure à avaler, c’est que les attentes étaient immenses. Jouer une olympiade à domicile représente toujours un moment fort dans une carrière. Alors pourquoi un tel naufrage ? Les raisons sont multiples :
- Un manque criant de leadeurs pour porter la nouvelle génération
- Des blessures à répétition qui ont décimé les rangs tricolores
- Une préparation tronquée par un calendrier surchargé
- Des choix tactiques discutables (comme ces paires de double inédites)
Autant de facteurs qui, mis bout à bout, expliquent ce fiasco retentissant. Mais au-delà des circonstances, c’est un mal plus profond qui semble ronger le tennis français. Depuis la fin de l’ère dorée des Mousquetaires, la relève tant attendue n’a jamais réellement pointé le bout de son nez.
Et Maintenant ? Les Défis de la Reconstruction
La démission d’Ivan Ljubicic sonne comme un aveu d’échec mais aussi comme un électrochoc salutaire. Il est temps de remettre l’ouvrage sur le métier et de repenser en profondeur la formation et l’accompagnement des jeunes talents. Plusieurs chantiers s’annoncent :
- Renforcer la détection et le suivi des meilleurs espoirs dès le plus jeune âge
- Créer davantage de passerelles entre le tennis amateur et professionnel
- Muscler l’encadrement technique et mental des équipes de France
- Mieux articuler le calendrier pour privilégier la fraîcheur des joueurs
Autant de défis qui attendent le successeur d’Ivan Ljubicic mais aussi l’ensemble des acteurs du tennis français. Car c’est bien une révolution culturelle qu’il faut impulser pour espérer renouer avec les sommets. Les Jeux Olympiques de Paris laisseront un goût amer, celui d’une occasion manquée. Mais ils peuvent aussi être le point de départ d’une nouvelle ère, pour peu que les leçons de l’échec soient retenues. L’avenir du tennis tricolore en dépend.