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Le Dry January, une tendance controversée en pays viticole

Le Dry January, un mois entier sans alcool, gagne en popularité. Mais dans les communes viticoles, les maires voient rouge et dénoncent une mesure "insultante et infantilisante". Entre modération et tradition, la controverse fait rage...

Le mois de janvier est synonyme pour beaucoup de bonnes résolutions, et parmi elles, le fameux « Dry January ». Ce défi venu d’outre-Manche, qui consiste à ne pas boire une goutte d’alcool pendant tout le mois, séduit de plus en plus de Français. Mais dans les régions viticoles, cette tendance passe mal. Des maires de communes productrices de vin montent au créneau, dénonçant une mesure « insultante » et « infantilisante ».

Le Dry January, un succès grandissant qui inquiète

Lancé en 2013 au Royaume-Uni, le Dry January a rapidement traversé la Manche. L’an dernier, ils étaient déjà près de 14 millions de Français à tenter l’expérience. Et cette année, un sondage montre qu’un Tricolore sur quatre envisage de relever le défi. De quoi faire bondir les acteurs de la filière viticole.

Claude Avril, maire de Châteauneuf-du-Pape, commune emblématique des Côtes-du-Rhône, est catégorique :

Je trouve ça insultant. Parce que ça ne fait pas confiance à notre esprit de responsabilité. Ça donne cette idée que les gens vont se bourrer au vin, boire des bouteilles toute la journée sans être capables d’esprit de modération. C’est infantilisant.

Propos rapportés par nos confrères d’Ici

Une pratique culturelle menacée ?

Pour les défenseurs du vin, le Dry January menace un pan entier de la culture et de l’économie française. La viticulture, rappellent-ils, est « une pratique culturelle qui a fait la France » et « un art de vivre ». Beaucoup craignent que cette abstinence, même temporaire, ne fragilise durablement la filière.

D’autant que la consommation de vin est déjà en baisse constante dans l’Hexagone. En 60 ans, elle a dégringolé de 70%, et de 20% sur les 10 dernières années. Des chiffres inquiétants pour les vignerons français.

Promouvoir la modération sans diaboliser

Pour autant, les défenseurs du Dry January y voient une opportunité de promouvoir une consommation plus responsable et modérée. L’objectif n’est pas d’arrêter définitivement de boire, mais de prendre conscience de sa consommation et de ses effets.

D’ailleurs, une étude britannique a montré que les participants au Dry January avaient, 6 mois après, réduit leur consommation moyenne de 3,3 unités d’alcool par semaine. Preuve que cette pause peut avoir des effets bénéfiques durables.

Entre tradition et santé publique, un équilibre à trouver

Le débat est complexe et les positions tranchées. D’un côté, une filière viticole qui se sent attaquée dans son identité et son savoir-faire. De l’autre, des associations et pouvoirs publics soucieux de santé publique et de réduire les méfaits d’une consommation excessive d’alcool.

Peut-être la solution réside-t-elle dans un dialogue apaisé et une promotion de la modération, sans pour autant diaboliser un produit qui fait la fierté de nombreuses régions françaises. Car comme le dit l’adage, « le vin est bon, mais l’excès est blâmable ».

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