C’est une affaire qui avait glacé le sang de la France entière. Le 21 octobre 2019, Karine Foucher, infirmière dévouée de 42 ans, et Jacques Samson, son patient octogénaire, étaient retrouvés sauvagement assassinés dans des circonstances atroces qui défient l’entendement. Cinq ans après ce fait divers aussi sordide qu’incompréhensible, le procès très attendu des deux principaux accusés, Fazia et Messaoud M., s’est ouvert ce lundi aux assises du Loiret.
Un crime d’une rare barbarie
Ce matin d’octobre, rien ne laissait présager l’horreur qui allait se jouer dans ce paisible quartier résidentiel de Chalette-sur-Loing. Comme chaque semaine, Karine Foucher, infirmière libérale appréciée de tous, venait prodiguer des soins à Jacques Samson, cheminot retraité de 84 ans. Mais ce jour-là, un terrible destin l’attendait.
Quelques heures plus tard, le corps sans vie de l’infirmière était découvert dans une mare de sang, lardé de 17 coups de couteau, à quelques minutes en voiture du domicile de son patient. Ce dernier subissait un sort tout aussi funeste : roué de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive, on lui avait de surcroît tranché les deux mains, dans un déferlement de violence inouïe.
L’enquête révèle deux suspects au profil inquiétant
Très vite, les soupçons des enquêteurs se portent sur un frère et une soeur vivant à proximité : Fazia et Messaoud M., deux marginaux de 35 et 32 ans, au passé trouble et aux accointances peu recommandables. Malgré leurs dénégations, un faisceau d’indices accablants s’accumule rapidement à leur encontre.
Traces de sang des victimes retrouvées chez eux, témoignages sur des menaces proférées à l’encontre de Jacques Samson quelques jours avant le drame, troublante disparition de Fazia le jour des faits… Autant d’éléments troublants qui conduisent à leur mise en examen et leur incarcération, dans l’attente d’un procès qui s’annonce hors norme.
Un mobile qui reste flou
Mais alors que s’ouvre ce procès très médiatisé, de nombreuses zones d’ombre persistent. Le mobile des accusés demeure ainsi des plus nébuleux. Quel lien entretenaient-ils exactement avec les victimes ? Pourquoi une telle sauvagerie gratuite, avec ces mutilations d’une cruauté folle ?
Autre interrogation : comment deux personnes, certes au tempérament violent mais sans antécédents du même ordre, ont-elles pu basculer dans une telle folie sanguinaire ? Beaucoup évoquent l’hypothèse d’une entreprise criminelle plus vaste, voire de ramifications bien plus sombres, que la fratrie se refuserait à dévoiler…
Il plane sur ce dossier une part d’irrationnel, de non-dit, qui peut faire froid dans le dos. On a parfois l’impression que les limites de l’entendement humain sont franchies.
– Me Dumont, avocat des parties civiles
Les familles des victimes en quête de réponses
Du côté des proches des victimes, c’est une douloureuse attente de réponses qui prévaut. Pourquoi leur mère, leur grand-père ont-ils été les cibles d’un déchaînement d’une telle sauvagerie ? Les accusés livreront-ils enfin le fin mot de cette ténébreuse affaire ? Rien n’est moins sûr, tant le duo semble s’être muré dans un mutisme des plus opaques depuis leur interpellation.
Nous voulons comprendre, savoir pourquoi on nous a ainsi arraché Karine, dans des conditions aussi atroces. Si les accusés ont la moindre once d’humanité, qu’ils disent la vérité !
– Jérôme, époux de Karine Foucher
Partie pour durer deux semaines, cette plongée dans les méandres d’esprits manifestement dérangés, s’annonce éprouvante pour tous. Entre chagrin et colère des proches, déni et faux-fuyants des mis en cause, révélations glaçantes des enquêteurs sur la scène de crime, ces audiences s’apparentent à un véritable chemin de croix judiciaire.
Vers la vérité et des sanctions exemplaires ?
Nul doute que ce procès, prévu pour durer jusqu’au 5 juin, sera riche en rebondissements et révélations sordides. Les enquêteurs et les magistrats sont déterminés à faire enfin toute la lumière sur ce crime odieux, pour lequel les accusés risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
Mais au-delà des condamnations attendues, c’est aussi le caractère profondément insondable de la nature humaine qui sera interrogé dans ce prétoire. Comment des êtres en apparence lambda ont pu se transformer en véritables monstres sanguinaires ? Le procès de Fazia et Messaoud M. n’a pas fini de nous glacer le sang…
