Les marchés financiers ont les yeux rivés sur les réunions des banques centrales cette semaine, avec en ligne de mire la politique monétaire et les décisions attendues de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque d’Angleterre (BoE). Dans ce contexte d’attente, le dollar américain fait preuve de solidité.
La Fed au centre de l’attention
La réunion de la Fed, qui se conclut mercredi, est celle qui suscite le plus d’intérêt. Si les marchés ne s’attendent pas à une baisse des taux directeurs à l’issue de cette réunion, ils seront à l’affût du moindre indice sur les intentions de la Fed pour septembre. Les investisseurs parient en effet sur un assouplissement de la politique monétaire dès la rentrée.
Les marchés anticipent un signal de la Fed indiquant que les responsables politiques se préparent à un assouplissement de la politique monétaire en septembre.
Shaun Osborne, analyste chez Scotiabank
Alors que l’inflation semble enfin marquer le pas aux États-Unis, la banque centrale pourrait en effet commencer à envisager une pause dans son cycle de resserrement monétaire, après une série de hausses de taux destinées à juguler la hausse des prix. Une perspective qui pourrait peser sur le dollar.
Attentisme des cambistes
En attendant d’en savoir plus, les cambistes font preuve de prudence. Lundi, le billet vert grappillait 0,29% face à l’euro, à 1,0825 dollar pour un euro. L’indice mesurant son évolution face à un panier de devises prenait lui 0,23% à 104,55 points.
Cette résistance du dollar s’explique par les incertitudes entourant les autres grandes banques centrales. Les investisseurs s’interrogent notamment sur les intentions de la BoE, qui pourrait annoncer jeudi une baisse de son taux directeur pour soutenir une économie britannique en berne. Quant à la BoJ, la piste d’un statu quo semble privilégiée après les propos prudents de son gouverneur ces dernières semaines.
La livre sous pression
Sur le marché des changes, la livre sterling évolue dans le sillage de la publication d’un déficit record des finances publiques britanniques. Une donnée guère surprenante mais qui vient rappeler les défis auxquels est confronté le gouvernement de Rishi Sunak. Vers 19h40 GMT, la devise britannique se stabilisait face au dollar à 1,2866 dollar pour une livre.
La volatilité devrait rester de mise dans les prochains jours au gré des annonces des grandes banques centrales. Les investisseurs espèrent des signaux clairs sur l’évolution de la politique monétaire pour ajuster leurs stratégies. Le dollar, valeur refuge par excellence, pourrait tirer son épingle du jeu, à moins d’une surprise de taille de la part des banquiers centraux.
Vers une fin d’année animée
Au-delà des réunions de cette semaine, c’est bien la tonalité monétaire des prochains mois qui se joue. Un statu quo de la BoJ en juillet pourrait repousser tout resserrement à décembre, étant donné le calendrier politique chargé (élections du parti au pouvoir en septembre, élections américaines de mi-mandat en novembre).
Pour les cambistes, la fin d’année promet donc son lot de surprises et de retournements de situation. De quoi maintenir une certaine tension sur les marchés des changes, avec le dollar en arbitre. Les investisseurs devront plus que jamais faire preuve de réactivité et d’agilité pour tirer parti des fluctuations à venir.
