Les cambistes ont accueilli avec prudence la nomination de Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor américain. Résultat, le billet vert a perdu plus de 1% face à l’euro et 0,57% face à la livre sterling ce lundi, dans la foulée de cette annonce survenue vendredi.
Si les opérateurs saluent le profil modéré de M. Bessent, ils s’interrogent sur sa capacité à juguler le déficit abyssal des États-Unis, qui pèse comme une épée de Damoclès sur le dollar. Le nouveau secrétaire au Trésor devra rapidement rassurer sur ce point s’il veut enrayer la glissade de la devise.
Un changement de cap à Washington ?
Scott Bessent, un proche de l’administration Obama, incarne un certain retour au centrisme après les outrances de l’ère Trump. Sa nomination est perçue comme le signe d’une inflexion de la politique économique américaine, potentiellement moins favorable au dollar.
Selon une source proche du Trésor, la priorité de M. Bessent sera de résorber le déficit budgétaire et commercial, quitte à tolérer un dollar plus faible. Une perspective qui incite les cambistes à la prudence, voire au pessimisme vis-à-vis du billet vert.
Le spectre de la récession plane
Au-delà du cas Bessent, les craintes d’une récession continuent de peser sur le dollar. Malgré une croissance solide au 1er trimestre, de plus en plus d’économistes redoutent un « hard landing » de l’économie américaine dans les mois à venir.
Dans ce contexte, la prudence est de mise sur le marché des changes. Beaucoup d’investisseurs préfèrent se tourner vers des valeurs refuges comme le yen ou le franc suisse, au détriment du dollar.
Le dollar peut-il rebondir ?
Malgré ces vents contraires, certains analystes estiment que la baisse du dollar est exagérée. Ils soulignent la résilience de l’économie américaine et le différentiel de taux favorable au billet vert.
Le dollar devrait se stabiliser et même regagner du terrain une fois dissipées les incertitudes liées à la nomination de M. Bessent.
– Un cambiste d’une grande banque new-yorkaise
Les prochaines statistiques économiques américaines seront scrutées de près par le marché. De bons chiffres sur l’emploi ou l’inflation pourraient redonner des couleurs au dollar.
L’euro et la livre en embuscade
En attendant, l’euro et la livre tentent d’en profiter pour grignoter du terrain face au dollar. Mais les cambistes restent prudents, compte tenu des défis économiques auxquels font face la zone euro et le Royaume-Uni.
- La BCE devra clarifier sa politique monétaire
- Le Brexit continue de peser sur la livre
- Les risques politiques ne sont pas à exclure
Bref, si l’euro et la livre profitent du trou d’air du dollar, leur potentiel haussier semble limité à ce stade. Le billet vert n’a sans doute pas dit son dernier mot !