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Le Doliprane, médicament phare, au cœur d’une bataille d’enchères

Rebondissement dans la vente du Doliprane ! Le fonds français PAI Partners surenchérit face à l'américain CD&R pour racheter ce fleuron de Sanofi. Députés et syndicats s'inquiètent pour l'avenir de ce médicament phare. Qui l'emportera dans cette bataille d'investisseurs ?

C’est un rebondissement inattendu dans la saga de la cession du Doliprane, médicament emblématique des Français. Alors que le géant pharmaceutique Sanofi semblait sur le point de céder sa filiale Opella Consumer Healthcare, qui produit le célèbre antidouleur, au fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R), un nouveau prétendant français vient de relancer les enchères.

PAI Partners revient dans la course

Selon des sources proches du dossier, le fonds d’investissement PAI Partners, qui avait vu son offre initiale écartée par Sanofi la semaine dernière, a transmis ce jeudi matin une proposition révisée au conseil d’administration du groupe pharmaceutique. Cette nouvelle offre relèverait de 200 millions d’euros le prix proposé initialement, permettant ainsi à PAI Partners de surenchérir par rapport à son concurrent américain.

Surtout, toujours selon ces sources, l’offre de PAI Partners apporterait des garanties supplémentaires concernant le maintien de l’emploi et de la production du Doliprane en France, répondant ainsi aux inquiétudes exprimées par les députés et les représentants syndicaux depuis l’annonce du projet de cession.

Une bataille sur fond d’enjeux de souveraineté

Car au-delà d’une simple transaction financière, la vente du Doliprane cristallise des enjeux stratégiques pour l’industrie pharmaceutique française. Médicament historique développé par Rhône-Poulenc, ancêtre de Sanofi, dès 1956, le Doliprane est devenu au fil des décennies un produit incontournable des pharmacies hexagonales, avec près de 500 millions de boîtes vendues chaque année.

Sa cession à un fonds d’investissement étranger, qui plus est américain, fait craindre à certains une perte de souveraineté dans un secteur aussi sensible que celui du médicament. D’autant que CD&R est connu pour son approche financière de court terme, avec une tendance à revendre rapidement les entreprises après les avoir restructurées.

C’est toujours la même histoire, on vend nos fleurons industriels aux fonds de pension américains, et quelques années plus tard, on se retrouve dépendants de l’étranger, y compris pour des produits de première nécessité.

déplore un député de la majorité

L’état appelé à la rescousse

Face à ces inquiétudes, les syndicats de Sanofi, mais aussi certains députés de la majorité comme de l’opposition, ont appelé le gouvernement à intervenir pour empêcher la cession du Doliprane à un fonds non européen. Mais Bercy semble pour l’instant peu enclin à s’immiscer dans ce dossier, considérant qu’il s’agit d’une décision relevant de la stratégie d’une entreprise privée.

La proposition de dernière minute de PAI Partners pourrait cependant rebattre les cartes et offrir une porte de sortie à l’exécutif. Si elle était retenue par Sanofi, cette offre française permettrait en effet de rassurer sur le maintien du Doliprane et de sa production dans le giron national. Contacté, le laboratoire pharmaceutique s’est refusé à tout commentaire, indiquant simplement que le conseil d’administration examinerait « toutes les options dans l’intérêt du groupe et de ses actionnaires ».

L’avenir du Doliprane en jeu

Au-delà de l’enjeu financier pour Sanofi, qui espère tirer environ 1,5 milliard d’euros de la vente de sa branche santé grand public, c’est donc l’avenir même du Doliprane qui se joue dans cette bataille d’investisseurs. Quel que soit le repreneur, français ou américain, les salariés craignent une remise en cause de leurs acquis sociaux et des délocalisations de sites de production.

Sans compter que la cession du médicament phare de Sanofi pourrait fragiliser le poids déjà déclinant de la France dans la recherche pharmaceutique mondiale. Depuis le début des années 2000, le pays a en effet vu partir nombre de ses centres de R&D, rachetés par des groupes étrangers, faute d’un tissu suffisant de grands laboratoires nationaux.

Derrière le Doliprane, c’est toute une filière d’excellence, de l’innovation jusqu’à la production, qui risque d’être démantelée si on laisse faire le marché. L’État doit défendre notre souveraineté sanitaire.

estime un expert du secteur pharmaceutique

Alors que Sanofi doit rendre sa décision finale d’ici lundi soir, la pression monte donc sur le gouvernement pour qu’il pèse de tout son poids dans ce dossier brûlant. En pleine crise sanitaire du Covid-19, qui a mis en lumière les failles de la chaîne d’approvisionnement en médicaments, l’exécutif peut difficilement se permettre d’apparaître passif face à ce nouveau test sur la souveraineté économique et industrielle de la France.

Les leçons du passé

Car les exemples ne manquent pas, par le passé, d’entreprises stratégiques cédées à des intérêts étrangers sans que l’État ne parvienne à obtenir des garanties pérennes de la part des repreneurs. Le cas d’Alcatel, fleuron des télécoms français racheté en 2015 par le finlandais Nokia, avait ainsi fait couler beaucoup d’encre.

Malgré les promesses, le groupe scandinave a fini par supprimer plus d’un millier d’emplois dans l’Hexagone, ne laissant que des miettes de la R&D tricolore. Un traumatisme dont Bercy garde encore un cuisant souvenir et qui pourrait influencer sa position face à ce nouveau défi industriel et sanitaire.

Les prochains jours s’annoncent donc décisifs non seulement pour l’avenir du Doliprane, mais aussi pour la crédibilité de la politique industrielle française. Entre le marteau des marchés financiers et l’enclume de la souveraineté nationale, le gouvernement va devoir habilement jouer sa partition s’il ne veut pas se retrouver pris en tenailles et accusé d’immobilisme coupable. Un numéro d’équilibriste d’autant plus périlleux qu’il intervient à moins de deux ans d’échéances électorales majeures.

Sa cession à un fonds d’investissement étranger, qui plus est américain, fait craindre à certains une perte de souveraineté dans un secteur aussi sensible que celui du médicament. D’autant que CD&R est connu pour son approche financière de court terme, avec une tendance à revendre rapidement les entreprises après les avoir restructurées.

C’est toujours la même histoire, on vend nos fleurons industriels aux fonds de pension américains, et quelques années plus tard, on se retrouve dépendants de l’étranger, y compris pour des produits de première nécessité.

déplore un député de la majorité

L’état appelé à la rescousse

Face à ces inquiétudes, les syndicats de Sanofi, mais aussi certains députés de la majorité comme de l’opposition, ont appelé le gouvernement à intervenir pour empêcher la cession du Doliprane à un fonds non européen. Mais Bercy semble pour l’instant peu enclin à s’immiscer dans ce dossier, considérant qu’il s’agit d’une décision relevant de la stratégie d’une entreprise privée.

La proposition de dernière minute de PAI Partners pourrait cependant rebattre les cartes et offrir une porte de sortie à l’exécutif. Si elle était retenue par Sanofi, cette offre française permettrait en effet de rassurer sur le maintien du Doliprane et de sa production dans le giron national. Contacté, le laboratoire pharmaceutique s’est refusé à tout commentaire, indiquant simplement que le conseil d’administration examinerait « toutes les options dans l’intérêt du groupe et de ses actionnaires ».

L’avenir du Doliprane en jeu

Au-delà de l’enjeu financier pour Sanofi, qui espère tirer environ 1,5 milliard d’euros de la vente de sa branche santé grand public, c’est donc l’avenir même du Doliprane qui se joue dans cette bataille d’investisseurs. Quel que soit le repreneur, français ou américain, les salariés craignent une remise en cause de leurs acquis sociaux et des délocalisations de sites de production.

Sans compter que la cession du médicament phare de Sanofi pourrait fragiliser le poids déjà déclinant de la France dans la recherche pharmaceutique mondiale. Depuis le début des années 2000, le pays a en effet vu partir nombre de ses centres de R&D, rachetés par des groupes étrangers, faute d’un tissu suffisant de grands laboratoires nationaux.

Derrière le Doliprane, c’est toute une filière d’excellence, de l’innovation jusqu’à la production, qui risque d’être démantelée si on laisse faire le marché. L’État doit défendre notre souveraineté sanitaire.

estime un expert du secteur pharmaceutique

Alors que Sanofi doit rendre sa décision finale d’ici lundi soir, la pression monte donc sur le gouvernement pour qu’il pèse de tout son poids dans ce dossier brûlant. En pleine crise sanitaire du Covid-19, qui a mis en lumière les failles de la chaîne d’approvisionnement en médicaments, l’exécutif peut difficilement se permettre d’apparaître passif face à ce nouveau test sur la souveraineté économique et industrielle de la France.

Les leçons du passé

Car les exemples ne manquent pas, par le passé, d’entreprises stratégiques cédées à des intérêts étrangers sans que l’État ne parvienne à obtenir des garanties pérennes de la part des repreneurs. Le cas d’Alcatel, fleuron des télécoms français racheté en 2015 par le finlandais Nokia, avait ainsi fait couler beaucoup d’encre.

Malgré les promesses, le groupe scandinave a fini par supprimer plus d’un millier d’emplois dans l’Hexagone, ne laissant que des miettes de la R&D tricolore. Un traumatisme dont Bercy garde encore un cuisant souvenir et qui pourrait influencer sa position face à ce nouveau défi industriel et sanitaire.

Les prochains jours s’annoncent donc décisifs non seulement pour l’avenir du Doliprane, mais aussi pour la crédibilité de la politique industrielle française. Entre le marteau des marchés financiers et l’enclume de la souveraineté nationale, le gouvernement va devoir habilement jouer sa partition s’il ne veut pas se retrouver pris en tenailles et accusé d’immobilisme coupable. Un numéro d’équilibriste d’autant plus périlleux qu’il intervient à moins de deux ans d’échéances électorales majeures.

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