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Le djihadiste Peter Cherif condamné à perpétuité

Le verdict est tombé pour Peter Cherif, djihadiste influent accusé d'être l'architecte de l'attentat de Charlie Hebdo. Retour sur son procès et sa condamnation à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Un jugement à la hauteur de la gravité des faits et de sa dangerosité...

La cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict ce jeudi 3 octobre dans le procès de Peter Cherif, djihadiste français de 42 ans accusé d’être l’un des cerveaux de l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Après près de trois semaines d’audiences, ce vétéran du jihad a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.

Un lourd passé djihadiste

Originaire de Paris, Peter Cherif, aussi connu sous le nom d’Abou Hamza, a un long passé dans la mouvance djihadiste. Parti en Irak en 2004, il y côtoie Abou Moussab Al-Zarqaoui, chef d’Al-Qaida en Irak. De retour en France, il est condamné en 2011 à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes, mais parvient à s’évader et à rejoindre le Yémen.

Là-bas, il intègre Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) et gravite dans l’entourage de son chef, Anwar Al-Awlaqi. Il participe notamment à la séquestration de trois humanitaires français en 2011-2012. Selon l’accusation, il a aussi joué un rôle dans la préparation de l’attentat contre Charlie Hebdo, en servant de mentor à l’un des frères Kouachi lors de séjours au Yémen.

Le rôle clé de Peter Cherif

Lors du procès, les avocats généraux ont insisté sur le rôle central de Peter Cherif au sein d’AQPA :

Peter Cherif n’est pas un simple exécutant mais un cadre d’Al-Qaida, impliqué au plus haut niveau dans la structure terroriste. Il a activement participé à la séquestration d’otages occidentaux et a contribué à former Saïd Kouachi lors de ses séjours au Yémen en 2009 et 2011.

– Jean-Michel Bourlès, avocat général

Arrêté fin 2018 à Djibouti après des années de cavale, Peter Cherif a nié toute implication dans les attentats, affirmant avoir rompu avec le jihad. Mais pour l’accusation, sa dangerosité ne fait aucun doute.

Une peine à la hauteur de la gravité des faits

En condamnant Peter Cherif à la perpétuité, peine maximale prévue par le Code pénal, la cour d’assises a suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste. Une décision qui témoigne, selon la présidente, de la « gravité des faits » et de la « dangerosité de l’accusé ».

En parallèle, 14 autres personnes, dont trois absentes jugées par défaut, ont été condamnées à des peines allant de 4 à 30 ans de prison pour leur implication dans les filières djihadistes irakienne et yéménite.

Un procès emblématique

Plus qu’un simple verdict, cette condamnation marque l’aboutissement de l’un des procès terroristes les plus importants de ces dernières années en France. Un procès emblématique à plusieurs titres :

  • Il juge un cadre historique d’Al-Qaida, l’une des figures les plus influentes du jihad français.
  • Il établit les ramifications entre les filières irakienne et yéménite d’Al-Qaida et les attentats perpétrés sur le sol français.
  • Il offre un début de justice aux familles des victimes de Charlie Hebdo et aux ex-otages.

Reste maintenant à savoir si ce procès permettra, au-delà du cas Peter Cherif, de refermer définitivement ce chapitre douloureux du terrorisme en France. Une chose est sûre : la menace djihadiste n’a pas disparu et la vigilance doit rester de mise.

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