« Trop de paperasse, trop de bureaucratie ! » Le cri du cœur est signé Marie Toussaint, députée européenne écologiste. Dans une interview choc, elle dénonce le fonctionnement kafkaïen des institutions européennes, paralysées par une réglementation pléthorique et des procédures administratives d’un autre âge. Son constat est sans appel : l’Union Européenne croule sous le poids de sa propre bureaucratie, au détriment de son efficacité et de sa légitimité auprès des citoyens.
Une machine bureaucratique devenue folle
Marie Toussaint n’y va pas par quatre chemins pour décrire les travers de la bureaucratie européenne. Selon elle, l’UE est devenue « une véritable usine à gaz administratif », engloutissant chaque année des millions d’euros dans des procédures d’une complexité inouïe. Formulaires interminables, règlements abscons, comités d’experts déconnectés du terrain… La machine s’emballe et tourne à vide, sans que personne ne semble en mesure de la réguler.
Cette dérive bureaucratique affecte tous les niveaux de décision européens, du Parlement jusqu’à la Commission en passant par les agences spécialisées. Les élus croulent sous les rapports et les notes internes, tandis que les fonctionnaires passent le plus clair de leur temps à remplir des documents administratifs au lieu de se consacrer à leur mission de service public. Un système à bout de souffle, qui semble tourner pour lui-même plutôt qu’au service des citoyens européens.
Quand la paperasse paralyse l’action politique
Au-delà du gaspillage et des lourdeurs, Marie Toussaint pointe un problème plus grave encore : l’inertie politique générée par cette hypertrophie administrative. Avant d’être adoptée, la moindre directive européenne doit en effet franchir un parcours du combattant procédural, entre consultations multiples, travaux préparatoires et navettes interminables. Résultat : des années de perdues pour légiférer sur les sujets qui comptent vraiment pour les Européens, comme l’écologie, la santé ou le pouvoir d’achat.
« C’est tout le projet européen qui est paralysé par cette bureaucratie tentaculaire », s’alarme Marie Toussaint. « Pendant qu’on remplit des formulaires en quinze exemplaires, les défis du siècle nous échappent. Il est plus que temps de redonner du sens à la construction européenne ! »
– Marie Toussaint, députée européenne écologiste
Des procédures à simplifier d’urgence
Pour dégraisser le mammouth bureaucratique européen, Marie Toussaint avance plusieurs pistes. La première consiste à passer au crible l’ensemble des procédures en vigueur, pour ne garder que l’essentiel et supprimer les doublons ou les formalités inutiles. Une véritable révolution culturelle pour une administration traditionnellement attachée à ses process, fussent-ils d’un autre temps.
L’eurodéputée plaide aussi pour une refonte en profondeur des traités européens, afin d’alléger le processus décisionnel communautaire. L’idée : privilégier la prise de décision au niveau le plus pertinent (national, régional, local) selon le principe de subsidiarité, et restreindre les compétences de l’UE aux seuls sujets qui nécessitent une coopération transnationale (climat, migrations, marché unique…).
Vers une Europe plus efficace et démocratique
Moins de paperasse, plus de résultats concrets : voilà le credo de Marie Toussaint pour réformer l’UE. Elle est convaincue qu’en traquant les excès bureaucratiques, on peut redonner un nouveau souffle au projet européen et le rapprocher des aspirations citoyennes. Car derrière l’enjeu de l’efficacité administrative, c’est bien une question démocratique qui se joue.
En effet, la complexité et l’opacité des procédures alimentent la défiance des Européens envers les institutions de l’UE, perçues comme lointaines et déconnectées. A contrario, un fonctionnement allégé et plus lisible permettrait de retisser le lien de confiance entre les citoyens et le projet européen. Une condition indispensable pour relever les immenses défis auxquels l’Europe est confrontée, du dérèglement climatique aux menaces sur l’État de droit.
La sortie critique de Marie Toussaint fera-t-elle bouger les lignes à Bruxelles et Strasbourg ? Rien n’est moins sûr, tant la culture du formulaire et du tampon semble ancrée dans l’ADN des institutions européennes. Mais à l’heure où l’euroscepticisme progresse sur tout le continent, ce coup de pied dans la fourmilière bureaucratique a le mérite de lancer un débat essentiel. Celui d’une Europe enfin réformée, remise au service de ses citoyens et de ses valeurs fondatrices.
