ActualitésInternational

Le Danemark libère Paul Watson, défenseur des baleines

Rebondissement dans l'affaire Paul Watson : le Danemark refuse son extradition vers le Japon, une victoire pour le célèbre défenseur des baleines et ses soutiens. Les coulisses d'une décision très attendue...

C’est un rebondissement inattendu dans l’affaire Paul Watson. Le célèbre défenseur des baleines et fondateur de Sea Shepherd, détenu au Danemark depuis juillet 2024, ne sera finalement pas extradé vers le Japon. La justice danoise a en effet rejeté mardi la demande d’extradition formulée par Tokyo, au grand soulagement des militants écologistes du monde entier.

Paul Watson, un militant écologiste controversé

Âgé de 74 ans, le Canadien Paul Watson est une figure emblématique mais controversée de la défense des océans et des baleines. Fondateur en 1977 de l’ONG Sea Shepherd, il mène depuis des décennies des actions spectaculaires et parfois musclées contre la chasse baleinière, notamment au Japon. Des méthodes coup de poing qui lui ont valu de nombreux ennuis judiciaires.

C’est précisément pour une action menée en 2010 contre un baleinier japonais que Paul Watson était réclamé par la justice nippone. Tokyo l’accusait de dommages et blessures à bord du navire. Arrêté en juillet dernier au Groenland alors qu’il s’apprêtait à partir en campagne contre la chasse à la baleine, le septuagénaire végétalien était depuis incarcéré au Danemark dans l’attente d’une décision sur son extradition.

Le Danemark refuse l’extradition, les raisons d’une décision

Mais contre toute attente, le ministère danois de la Justice a annoncé mardi son refus d’extrader Paul Watson, ordonnant dans la foulée sa libération. Selon la décision consultée par l’AFP, Copenhague a motivé son refus par plusieurs facteurs :

  • La durée totale de détention de Paul Watson depuis son arrestation en juillet, en attendant son éventuelle extradition
  • L’ancienneté des faits reprochés, qui remontent à plus de 14 ans
  • La nature générale des actes incriminés par le Japon

Le Danemark a cependant tenu à préciser que cette décision ne signifiait pas qu’il partageait les préoccupations exprimées par certains sur le système judiciaire japonais et le respect des droits de l’Homme dans ce dossier. Pour Copenhague, « le Japon est une société démocratique régie par l’État de droit ».

Libération de Paul Watson : « une victoire » pour ses soutiens

Du côté des avocats et des soutiens de Paul Watson, le soulagement était palpable après l’annonce de sa libération. Me Julie Stage, une des conseils du militant, s’est réjouie de cette « victoire » :

Il est libre, le ministère de la Justice vient de nous informer qu’il rejetait la demande d’extradition

Paul Watson va pouvoir quitter la prison de Nuuk au Groenland où il était en détention provisoire depuis presque cinq mois.

Son confrère François Zimeray a pour sa part dénoncé une tentative du Japon de « faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel maquillé en recherche scientifique ». La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est elle aussi félicitée de cette libération sur les réseaux sociaux.

Et maintenant ? L’avenir de Paul Watson en question

Si c’est un énorme soulagement pour Paul Watson et ses proches, le feuilleton judiciaire n’est peut-être pas terminé pour autant. Ses avocats comptent désormais attaquer le mandat d’arrêt émis par le Japon ainsi que la notice rouge d’Interpol utilisée pour l’arrêter.

Nous allons devoir maintenant attaquer la notice rouge et le mandat d’arrêt japonais, afin d’être certains que le Capitaine Paul Watson puisse de nouveau voyager partout dans le monde, en toute sérénité, et ne connaisse plus jamais un épisode similaire.

Me Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding

L’objectif est clair : permettre à l’infatigable défenseur des océans de reprendre son combat. « Paul Watson va pouvoir reprendre son action pour le respect de la nature, qui est aussi un combat pour l’humanité et la justice », a résumé Me Zimeray. À 74 ans, le septuagénaire devrait donc bientôt reprendre la mer et sa croisade pour les baleines. Avec le soutien intact de nombreux défenseurs de l’environnement à travers le monde.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.