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Le cyclisme au plus haut niveau : pas si rose que ça ?

Le cyclisme au plus haut niveau n'est pas si rose ! Les équipes doivent faire des choix cornéliens pour se maintenir en World Tour face à l'explosion des coûts. Enquête sur un modèle économique qui pose question et un sport sous pression...

Quand on est une équipe cycliste professionnelle, la course la plus ardue n’est pas toujours celle qui se déroule sur les routes. En coulisses, une autre bataille fait rage : celle pour obtenir et conserver une précieuse place en World Tour, la première division du cyclisme mondial. Mais à quel prix ? Enquête sur un modèle économique sous tension, entre course aux points et à l’argent.

Le World Tour, une quête vitale mais épuisante

Pour les équipes cyclistes, faire partie du World Tour est un Graal. C’est la garantie de participer aux plus grandes courses, d’attirer les meilleurs coureurs et sponsors. Mais y rester devient un défi de tous les instants, comme le confie un dirigeant d’équipe :

C’est bien d’y être, mais y monter uniquement pour survivre comme certains sont obligés de le faire, ça pose question. On est dans une spirale infernale.

– Un manager d’équipe World Tour

Car pour conserver leur place, les équipes doivent engranger un maximum de points UCI tout au long de la saison. Chaque course, chaque classement compte. Une pression constante qui pousse à une fuite en avant : embaucher les coureurs les plus “bankables”, augmenter les budgets pour suivre la concurrence. Au risque de se mettre en danger financièrement.

Des budgets qui explosent, des inégalités qui se creusent

Cette quête effrénée a fait grimper les budgets de manière spectaculaire ces dernières années. Selon des chiffres qui circulent dans le milieu, il faudrait aujourd’hui un budget minimum de 20 millions d’euros pour espérer se maintenir en World Tour. Du jamais vu.

Problème : seules quelques équipes peuvent suivre cette inflation. Les autres doivent se débrouiller avec des moyens plus limités, quitte à sacrifier leur développement sur le long terme. Des choix cornéliens, comme l’explique ce responsable :

On doit parfois renoncer à faire signer de jeunes talents prometteurs, car on a besoin de coureurs qui marquent des points tout de suite. C’est dommage pour l’avenir…

– Un directeur sportif

Résultat : le fossé se creuse entre un top 5 mondial surarmé, quelques bonnes équipes qui suivent tant bien que mal, et les autres qui luttent pour leur survie. Un déséquilibre inquiétant pour la compétitivité et l’incertitude des courses.

Un système qui pose question

Face à cette évolution, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une réforme du système World Tour et de ses critères d’attribution. L’idée d’un plafonnement des budgets, sur le modèle de la F1, revient avec insistance.

Car pour beaucoup, ce modèle économique n’est pas sain et menace la pérennité des structures. Un constat amer d’un acteur du milieu :

Si on continue comme ça, dans quelques années il n’y aura plus que 5-6 equipes en World Tour, avec des budgets mirobolants. Les autres auront disparu. Ce n’est pas viable.

L’UCI, la fédération internationale, assure réfléchir à des évolutions. Mais le chemin semble encore long avant de trouver un nouvel équilibre, plus durable. En attendant, les équipes n’ont pas d’autre choix que de jouer le jeu. Et d’espérer ne pas le payer trop cher.

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