Un rapport choc de l’ONU révèle l’ampleur du coût économique des sécheresses au niveau mondial : près de 300 milliards d’euros par an. Face à ce constat alarmant dévoilé lors de la COP16 sur la désertification, l’organisation appelle à des investissements urgents dans des solutions fondées sur la nature pour renforcer la résilience face à ce fléau.
L’impact économique dévastateur des sécheresses
Selon le rapport intitulé « Économie de la sécheresse : investir dans des solutions fondées sur la nature pour la résilience face aux sécheresses », les pertes économiques liées aux sécheresses vont bien au-delà des dommages agricoles immédiats :
- Perturbation des chaînes d’approvisionnement
- Réduction du PIB des pays touchés
- Impact sur les moyens de subsistance
- Problèmes à long terme : faim, chômage, migration…
Gérer nos terres et nos ressources en eau de manière durable est essentiel pour stimuler la croissance économique et renforcer la résilience des communautés enfermées dans des cycles de sécheresse.
Andrea Meza, secrétaire exécutive adjointe de la CNULCD
Des sécheresses de plus en plus fréquentes et intenses
Alimentées par le changement climatique et une gestion insoutenable des ressources en eau et des sols, les sécheresses devraient toucher 75% de la population mondiale d’ici 2050 selon les projections de l’ONU. L’année 2024, qui sera très certainement la plus chaude jamais enregistrée, illustre déjà cette tendance inquiétante avec de nombreuses sécheresses dévastatrices :
- En Méditerranée
- En Equateur et au Brésil
- Au Maroc, en Namibie, au Malawi
Ces catastrophes ont provoqué incendies, pénuries d’eau et de nourriture dans les régions affectées, mettant en péril les populations.
Miser sur les solutions fondées sur la nature
Face à l’urgence, le rapport de l’ONU préconise d’investir massivement dans des solutions fondées sur la nature, jugées aussi voire plus efficaces que d’autres interventions dans 59% des cas selon une étude parue dans Global Change Biology. Parmi les pistes mises en avant :
- La reforestation à grande échelle
- Une meilleure gestion des pâturages
- La restauration des écosystèmes dégradés
Au-delà de leurs bénéfices pour la biodiversité et le climat, ces mesures permettraient de réduire les pertes liées aux sécheresses tout en augmentant les revenus agricoles. Un investissement jugé crucial pour sécuriser le développement humain.
Un appel à l’action lancé lors de la COP16
La publication de ce rapport intervient alors que se tient actuellement la 16e Conférence des parties sur la désertification (COP16) à Ryad en Arabie saoudite. L’ONU espère que ses conclusions alarmeantes inciteront les dirigeants mondiaux à prendre des engagements forts :
Alors que des discussions pour une décision historique sur la sécheresse sont en cours, le rapport appelle les dirigeants mondiaux à reconnaître les coûts excessifs et évitables des sécheresses, et à utiliser des solutions proactives et fondées sur la nature.
Andrea Meza, CNULCD
Les experts soulignent l’importance d’agir vite pour enrayer la spirale dévastatrice des sécheresses. En misant sur la préservation et la restauration de la nature, il est encore possible d’atténuer leurs impacts et de construire un avenir plus résilient pour l’humanité. La balle est désormais dans le camp des décideurs.