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Le cours obligatoire sur l’écologie à l’ULiège suscite la polémique

Un nouveau cours obligatoire sur l'écologie à l'ULiège déclenche une vive polémique. Des propos assignant la responsabilité de la dégradation de la planète à "l'homme blanc, chrétien et hétérosexuel" font débat. L'université assume cette approche transversale et...

L’Université de Liège se retrouve au cœur d’une vive polémique suite au lancement d’un nouveau cours obligatoire et transversal sur l’écologie et la durabilité destiné à tous les étudiants de bachelier. Certains propos tenus dans ce cours, pointant du doigt la responsabilité de “l’homme blanc, chrétien et hétérosexuel” dans la dégradation de la planète, suscitent de nombreuses réactions.

Un cours inédit sur les enjeux de la transition écologique

Depuis la rentrée 2024, les étudiants en premier cycle de l’Université de Liège doivent suivre un cours obligatoire intitulé “Durabilité & Transition”. Une initiative pionnière en Belgique, qui vise à sensibiliser l’ensemble des futurs diplômés aux défis environnementaux et sociétaux actuels.

Les défis actuels exigent une modification en profondeur de nos modes de vie. Pour répondre aux enjeux de la nécessaire transition sociale et environnementale, l’Université de Liège fait évoluer ses enseignements.

explique l’ULiège sur son site internet

Le cours s’appuie sur les dernières avancées de la recherche scientifique pour aborder les différentes dimensions de la durabilité. Une approche transversale et pluridisciplinaire saluée par beaucoup, mais qui fait aussi débat.

Des propos polémiques sur la responsabilité de “l’homme blanc”

C’est un passage en particulier du cours qui cristallise les tensions. Il y est écrit :

Il y a aujourd’hui un consensus scientifique sur la dégradation des conditions d’habitabilité de la terre et sur la responsabilité de l’homme. Ce serait l’action d’une espèce qui pourrait faire croire que l’origine du basculement est l’humanité alors qu’il s’agit de l’homme « occidental » blanc, chrétien, hétérosexuel. Évitons ainsi de masquer les profondes inégalités quant aux responsabilités intrinsèques face aux perturbations environnementales à l’échelle planétaire.

Des propos jugés clivants et culpabilisants par certains, qui dénoncent une vision caricaturale et biaisée. D’autres saluent au contraire le courage de nommer les responsabilités différenciées dans la crise écologique.

L’université assume son approche engagée

Face à la polémique grandissante, l’Université de Liège a tenu à réaffirmer les objectifs de ce cours novateur et à assumer son approche :

Il est de notre responsabilité, en tant qu’institution académique, d’éclairer les enjeux complexes de la transition écologique en s’appuyant sur les données scientifiques, même si cela bouscule certaines idées reçues. Pointer des responsabilités différenciées ne vise pas à culpabiliser, mais à susciter une prise de conscience pour impulser des changements à la hauteur des défis.

a déclaré la direction dans un communiqué

Malgré la volonté affichée d’objectivité scientifique, le débat promet de rester vif. Il illustre la difficulté de parler sereinement d’un sujet aussi crucial et transversal que l’écologie. Un défi que les universités semblent déterminées à relever, au risque de s’exposer à la controverse.

Des étudiants divisés mais impliqués

Chez les premiers concernés, les étudiants, les avis sont partagés. Si certains s’offusquent d’une “culpabilisation” de l’homme blanc et occidental, beaucoup se disent surtout ravis que leur université place les questions écologiques au cœur des cursus.

C’est une super initiative d’avoir un cours sur la durabilité pour tous. Bien sûr, certaines formulations font débat, mais l’essentiel est qu’on en parle et qu’on soit poussés à réfléchir et à agir.

témoigne Laura, étudiante en droit

Les étudiants de l’ULiège semblent en tout cas déterminés à s’emparer du sujet, comme en témoigne la création d’un groupe de travail interfacultaire sur la transition écologique qui a rapidement rencontré un vif succès.

Au-delà de la polémique, cette affaire a le mérite de générer un vrai débat de société sur l’écologie et les responsabilités de chacun. Elle montre aussi le rôle clé que peuvent jouer les universités pour former les citoyens et décideurs de demain aux enjeux vitaux de la transition. Un défi passionnant et crucial pour notre avenir à tous.

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