Selon une source proche du gouvernement costaricien, le pays a accepté lundi de collaborer avec les États-Unis pour le rapatriement de 200 migrants en situation irrégulière, originaires d’Asie centrale et d’Inde. Cette décision aligne le Costa Rica sur la position de ses voisins, le Panama et le Guatemala, qui ont déjà ouvert leurs portes aux migrants expulsés dans le cadre de la politique du président américain Donald Trump visant à chasser du territoire les sans-papiers.
Un premier contingent attendu mercredi à San José
D’après le communiqué de la présidence costaricaine, un premier groupe de migrants arrivera ce mercredi dans la capitale, San José, à bord d’un vol commercial. Ils seront ensuite transférés dans un centre d’accueil temporaire situé à environ 360 kilomètres de là. L’intégralité du processus sera financée par le gouvernement américain et supervisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le Panama et le Guatemala ont déjà réceptionné des migrants
Le Costa Rica n’est pas le premier pays de la région à accepter de jouer ce rôle de plateforme de transit pour les migrants chassés des États-Unis. Vendredi dernier, le Panama voisin a ainsi accueilli un premier vol transportant 119 migrants asiatiques expulsés. Selon des médias locaux, d’autres avions ont atterri depuis, portant le nombre total de personnes prises en charge à 360. Le Guatemala a également donné son accord mais n’a pour l’instant reçu aucun sans-papiers.
Trump avait promis « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire »
Cette vague d’expulsions s’inscrit dans la droite ligne des promesses de campagne de Donald Trump qui avait annoncé vouloir lancer « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine » à l’encontre des sans-papiers, quitte à utiliser les forces armées si nécessaire. Depuis son investiture le 20 janvier, son administration a largement mis en scène et médiatisé les expulsions aux quatre coins du pays.
Certains migrants ont été embarqués dans des vols militaires, parfois à destination de la base américaine de Guantanamo à Cuba.
Selon une source proche du dossier
De nombreuses questions en suspens
Si le Costa Rica, comme ses voisins avant lui, a accepté de prêter main forte aux États-Unis dans leur entreprise de expulsions massives, de nombreuses interrogations demeurent quant au sort de ces centaines de migrants déracinés :
- Quel accueil leur sera réservé une fois arrivés sur le sol costaricien ?
- Combien de temps resteront-ils dans les centres de transit ?
- Quelles seront les modalités de leur rapatriement vers leurs pays d’origine ?
- Bénéficieront-ils d’une assistance juridique et humanitaire pendant le processus ?
Autant de questions qui devront trouver réponse dans les prochains jours et semaines, alors que l’arrivée de nouveaux contingents de migrants expulsés des États-Unis ne fait guère de doute. Face à cette situation inédite, les pays d’Amérique centrale se retrouvent en première ligne, contraints de s’adapter dans l’urgence à la politique intransigeante de Washington en matière d’immigration irrégulière.
Mais au-delà des enjeux logistiques et sécuritaires, c’est bien la dimension humaine de ce drame qui interpelle. Derrière les chiffres et les communiqués officiels se cachent des destins brisés, ceux d’hommes et de femmes qui avaient fait le choix de l’exil, souvent au péril de leur vie, et qui se retrouvent aujourd’hui pris au piège d’une implacable machine à expulser. Leur calvaire est loin d’être terminé.
