En ce dimanche soir, les abords de la base aérienne de Villacoublay, située près de Paris, ont été le théâtre d’une mobilisation sans précédent. Un convoi d’agriculteurs en colère, composé d’une vingtaine de tracteurs et d’une trentaine d’autres véhicules, a bloqué deux des trois voies de circulation sur la nationale 118 qui longe cette base militaire des Yvelines. Leur objectif : dénoncer avec force le projet controversé d’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur.
Un message fort adressé au président Macron
Les manifestants ont déployé une banderole au message on ne peut plus clair : « Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes péquenots ». Une interpellation directe du chef de l’État qui s’est envolé la veille depuis cette même base pour se rendre en Argentine, avant de rejoindre le Brésil pour le sommet du G20 prévu en début de semaine. Certains agriculteurs venus en tracteur étaient déterminés à passer la nuit sur place pour faire entendre leur voix.
Avant son départ, Emmanuel Macron a réaffirmé sa position depuis Buenos Aires, assurant que « la France ne signerait pas en l’état » le traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, souhaitant « continuer de s’y opposer ». Une déclaration qui n’a visiblement pas suffi à apaiser la colère du monde agricole.
L’opposition unanime à l’accord UE-Mercosur
Malgré le rejet exprimé par la classe politique comme par les acteurs agricoles français, l’Union Européenne semble déterminée à signer cet accord d’ici la fin de l’année. Un accord qui permettrait notamment aux pays latino-américains d’écouler plus de bœuf, de poulet ou de sucre sans droits de douane en Europe. « On nous met dans un monde de libre-échange et il faut qu’on ait les mêmes règles que les autres, sinon on est morts », s’alarme Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA Île-de-France, présent sur place.
La politique c’est de tenir ses engagements, il faut que le gouvernement tienne les siens.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France
Le coup d’envoi d’un nouveau cycle de mobilisation
L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs doit donner ce lundi le coup d’envoi officiel de ce nouveau cycle de mobilisation agricole, avec des rassemblements et des actions symboliques prévus partout en France. Au-delà des inquiétudes liées à l’accord UE-Mercosur, c’est tout un malaise et un sentiment d’injustice qui s’expriment.
« C’est aussi un combat de société pour que demain tout le monde dans ce pays puisse se nourrir de manière correcte, avec des produits sains, et qu’il y ait plus d’équité dans les normes et les contraintes que ce gouvernement et l’Europe nous imposent à nous, les agriculteurs français », a déclaré Damien Greffin, vice-président de la FNSEA, à l’arrivée du cortège.
Des revendications multiples pour défendre l’agriculture française
Si l’opposition à l’accord UE-Mercosur cristallise la colère, les revendications des agriculteurs vont bien au-delà. Ils dénoncent pêle-mêle :
- L’augmentation des charges et la baisse des revenus qui étranglent les exploitations
- Les distorsions de concurrence liées aux différences de normes environnementales et sanitaires
- Le manque de valorisation et de soutien aux filières locales de qualité
- La pression sociétale croissante sur leurs pratiques sans reconnaissance de leurs efforts
Autant de sujets sur lesquels ils attendent des réponses fortes du gouvernement pour redonner des perspectives à une profession en crise et assurer la pérennité d’une agriculture française diversifiée, ancrée dans ses territoires.
Un avertissement à l’exécutif avant les échéances cruciales
Par cette action coup de poing au pied des avions présidentiels, les agriculteurs ont voulu envoyer un avertissement solennel à l’exécutif. Alors que se profilent des échéances majeures, comme la finalisation de la réforme de la Politique Agricole Commune post-2027 ou les négociations commerciales internationales, le monde agricole entend peser de tout son poids pour défendre ses intérêts.
Reste à savoir si ce coup d’éclat suffira à infléchir la position du gouvernement sur le dossier Mercosur et à enclencher un véritable plan de soutien à l’agriculture française. Les prochaines semaines s’annoncent décisives et le monde agricole promet de rester mobilisé pour ne pas laisser se jouer son avenir sans lui. La tension est palpable et le bras de fer ne fait que commencer.
Malgré le rejet exprimé par la classe politique comme par les acteurs agricoles français, l’Union Européenne semble déterminée à signer cet accord d’ici la fin de l’année. Un accord qui permettrait notamment aux pays latino-américains d’écouler plus de bœuf, de poulet ou de sucre sans droits de douane en Europe. « On nous met dans un monde de libre-échange et il faut qu’on ait les mêmes règles que les autres, sinon on est morts », s’alarme Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA Île-de-France, présent sur place.
La politique c’est de tenir ses engagements, il faut que le gouvernement tienne les siens.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France
Le coup d’envoi d’un nouveau cycle de mobilisation
L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs doit donner ce lundi le coup d’envoi officiel de ce nouveau cycle de mobilisation agricole, avec des rassemblements et des actions symboliques prévus partout en France. Au-delà des inquiétudes liées à l’accord UE-Mercosur, c’est tout un malaise et un sentiment d’injustice qui s’expriment.
« C’est aussi un combat de société pour que demain tout le monde dans ce pays puisse se nourrir de manière correcte, avec des produits sains, et qu’il y ait plus d’équité dans les normes et les contraintes que ce gouvernement et l’Europe nous imposent à nous, les agriculteurs français », a déclaré Damien Greffin, vice-président de la FNSEA, à l’arrivée du cortège.
Des revendications multiples pour défendre l’agriculture française
Si l’opposition à l’accord UE-Mercosur cristallise la colère, les revendications des agriculteurs vont bien au-delà. Ils dénoncent pêle-mêle :
- L’augmentation des charges et la baisse des revenus qui étranglent les exploitations
- Les distorsions de concurrence liées aux différences de normes environnementales et sanitaires
- Le manque de valorisation et de soutien aux filières locales de qualité
- La pression sociétale croissante sur leurs pratiques sans reconnaissance de leurs efforts
Autant de sujets sur lesquels ils attendent des réponses fortes du gouvernement pour redonner des perspectives à une profession en crise et assurer la pérennité d’une agriculture française diversifiée, ancrée dans ses territoires.
Un avertissement à l’exécutif avant les échéances cruciales
Par cette action coup de poing au pied des avions présidentiels, les agriculteurs ont voulu envoyer un avertissement solennel à l’exécutif. Alors que se profilent des échéances majeures, comme la finalisation de la réforme de la Politique Agricole Commune post-2027 ou les négociations commerciales internationales, le monde agricole entend peser de tout son poids pour défendre ses intérêts.
Reste à savoir si ce coup d’éclat suffira à infléchir la position du gouvernement sur le dossier Mercosur et à enclencher un véritable plan de soutien à l’agriculture française. Les prochaines semaines s’annoncent décisives et le monde agricole promet de rester mobilisé pour ne pas laisser se jouer son avenir sans lui. La tension est palpable et le bras de fer ne fait que commencer.