Alors que l’heure fatidique approche, les États-Unis se retrouvent au bord du gouffre budgétaire. Un nouveau texte proposé par les républicains, pourtant majoritaires à la Chambre des représentants, a été sèchement rejeté ce jeudi. Cet échec cinglant accroît considérablement le risque d’une paralysie des services publics fédéraux, un scénario catastrophe communément appelé « shutdown », qui menace de gâcher les fêtes de fin d’année des Américains.
L’ombre du shutdown plane sur le Congrès
Le temps presse pour les élus du Congrès. Si aucun accord n’est trouvé d’ici vendredi soir minuit, le spectre d’un « shutdown » deviendra réalité. Les conséquences seraient désastreuses : des centaines de milliers de fonctionnaires seraient mis au chômage technique, de nombreuses aides sociales gelées, et même certaines crèches fermées. Une situation extrêmement impopulaire, surtout à l’approche de Noël.
L’impasse actuelle fait suite au rejet d’un nouveau texte budgétaire soumis par les républicains. Ces derniers, bien que majoritaires à la Chambre des représentants, n’ont pas réussi à convaincre. Pire encore, 38 élus de leur propre camp se sont joints aux démocrates pour voter « non ». Un camouflet pour le président républicain de la Chambre Mike Johnson, déjà sous pression après le torpillage la veille d’un précédent accord négocié avec les démocrates.
Trump et Musk, les trouble-fêtes
Ce premier accord avait pourtant reçu la bénédiction du futur président américain. Mais c’était sans compter sur l’intervention tonitruante de deux personnalités influentes : Donald Trump et Elon Musk. L’ancien et le futur locataire de la Maison Blanche ont exprimé haut et fort leur désapprobation, jugeant le texte « ridicule et extraordinairement onéreux ». Un véritable coup de tonnerre qui a complètement rebattu les cartes.
Tuez le texte !
Elon Musk, sur son réseau social X
Le milliardaire Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter rebaptisé X, n’y est pas allé de main morte. « Tuez le texte ! », a-t-il martelé dans une série de posts où il a dénoncé des dépenses superflues. Une prise de position fracassante qui a sidéré plus d’un observateur, et obligé les républicains à revoir leur copie en catastrophe.
Les démocrates vent debout
Face à ce revirement, les démocrates sont montés au créneau. « Les républicains suivent les ordres de leurs donateurs milliardaires aux dépens des Américains qui travaillent dur », a fustigé la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre. De nombreux élus démocrates ont également dénoncé l’influence jugée disproportionnée du magnat de la tech sur les décisions du camp républicain.
Donald Trump et les élus républicains ont courbé l’échine devant le véritable président élu, Elon Musk.
Nydia Velazquez, élue démocrate de New York
Le nouveau texte, bien que soutenu par Donald Trump, est loin de faire l’unanimité, y compris chez les républicains. Le point d’achoppement principal : un report de l’échéance sur le plafond de la dette à janvier 2027, une disposition voulue par le futur président mais absente du premier accord. Trump dit vouloir éviter un « piège vicieux » mis en place selon lui par les démocrates.
Un avenir incertain
Après ce revers cuisant, la suite des événements reste floue pour les républicains. Leur leader Mike Johnson se retrouve pris en étau entre la pression des démocrates qui l’exhortent à revenir à l’accord initial, et les exigences de l’aile droite de son parti qui refuse tout compromis sans coupes budgétaires. L’équation semble insoluble à mesure que l’horloge tourne.
En coulisses, c’est le branle-bas de combat. Selon une source proche des négociations, tous les scénarios sont sur la table, y compris une prolongation in extremis des financements actuels pour quelques semaines, le temps de trouver un terrain d’entente. Mais les positions semblent plus figées que jamais, et le « shutdown » se profile de plus en plus comme une issue inéluctable.
Le peuple américain retient son souffle. À défaut d’un sursaut de dernière minute, il pourrait bien se réveiller ce week-end avec des administrations portes closes et des services publics tournant au ralenti. Une bien mauvaise manière de finir une année déjà marquée par les soubresauts politiques et les incertitudes économiques. Les prochaines heures s’annoncent décisives, et potentiellement agitées, au Capitole.