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Le Conflit au Liban Inquiète l’Irak : Crainte d’une Extension

L'Irak redoute une propagation du conflit israélo-libanais sur son sol. Le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein exprime ses vives inquiétudes quant aux répercussions potentielles, notamment une résurgence de Daech dans la région. Les factions pro-iraniennes en Irak sont pointées du doigt...

L’ombre du conflit entre Israël et le Hezbollah pro-iranien au Liban plane sur l’Irak. Fouad Hussein, le chef de la diplomatie irakienne, a exprimé vendredi à Paris les vives inquiétudes de son pays quant à une potentielle extension des affrontements sur le territoire irakien, un scénario catastrophe que Bagdad s’efforce d’éviter à tout prix.

« Nous sommes très inquiets de l’extension du conflit du Liban vers les pays voisins, que le territoire irakien devienne partie à cette guerre », a confié le ministre irakien des Affaires étrangères en marge d’une conférence internationale sur le Liban. Une crainte légitime au vu des récentes revendications de factions pro-iraniennes en Irak concernant des attaques de drones contre des cibles en Israël.

Des factions pro-iraniennes hors-la-loi

Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a d’ailleurs affirmé que son pays se défendait « sur sept fronts », dont celui des « milices chiites en Irak ». Face à ces actions illégales, Fouad Hussein a reconnu la complexité de la situation irakienne, tout en insistant sur le fait que la question de la paix et de la guerre relevait exclusivement du gouvernement et du parlement irakien.

« J’ai insisté sur ce principe lors de la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi à Bagdad il y a dix jours. »

Fouad Hussein, ministre irakien des Affaires étrangères

Une logique de guerre entre Israël et l’Iran

Le chef de la diplomatie irakienne a également pointé du doigt la « logique de guerre » qui prévaut actuellement entre Israël et l’Iran, les deux parties tentant « de mettre la pression par tous les moyens ». Un constat illustré par le survol de l’espace aérien irakien par quelque 200 missiles iraniens tirés le 1er octobre en direction d’Israël, une violation de souveraineté inacceptable pour Bagdad.

Le spectre d’une résurgence de Daech

Au-delà des conséquences directes pour l’Irak, Fouad Hussein a mis en garde contre une « résurgence » du groupe État islamique (EI) dans la région en cas d’extension du conflit israélo-libanais. Une menace bien réelle malgré la défaite proclamée de l’organisation terroriste en Irak en 2017 et en Syrie en 2019, des cellules jihadistes restant actives et menant des attaques sporadiques contre les forces de sécurité irakiennes.

Face à ces défis multiples, l’Irak se retrouve pris en étau entre les ambitions régionales de l’Iran et la détermination d’Israël à contrer l’influence de Téhéran. Un équilibre précaire qui pourrait voler en éclats si le conflit au Liban venait à s’étendre, plongeant l’Irak dans une nouvelle spirale de violence et favorisant la résurgence des groupes jihadistes. Un scénario cauchemardesque que Bagdad s’efforce de conjurer en appelant à la retenue de toutes les parties impliquées.

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