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Le commerce en ligne de “kits de suicide” sous les projecteurs au Canada

Un ancien cuisinier canadien est accusé d'avoir vendu plus de 1200 "kits de suicide" en ligne dans 40 pays. La famille d'une victime le poursuit au civil, une première dans cette affaire qui a des ramifications internationales. Découvrez les dessous de ce trafic macabre qui soulève de nombreuses questions...

Un scandale international éclate autour de la vente en ligne de soi-disant “kits de suicide”. Au cœur de la tempête : Kenneth Law, un ancien cuisinier canadien de 59 ans. Arrêté en mai 2023, il est accusé d’avoir expédié plus de 1200 colis contenant ces kits létaux dans une quarantaine de pays entre 2020 et 2023. Aujourd’hui, la famille de l’une de ses victimes présumées le poursuit au civil, une première dans ce dossier aux ramifications mondiales.

Une victime de 18 ans, ses parents réclament justice

Jeshennia Bedoya Lopez, une jeune femme de 18 ans originaire d’Aurora au Canada, s’est suicidée en septembre 2022. Ses parents estiment que Kenneth Law est en partie responsable de sa mort. Ils l’attaquent en justice, réclamant 2 millions de dollars canadiens de dommages et intérêts (environ 1,3 million d’euros). Selon eux, l’ancien cuisinier gérait «un site en ligne qui vendait du poison et des produits chimiques destinés à causer la mort».

Mais Law n’est pas le seul visé. Sept médecins ayant suivi la jeune femme pour dépression dans les deux ans précédant son décès sont aussi mis en cause. Ils auraient «mal diagnostiqué son trouble mental et ne lui auraient pas prodigué les soins psychiatriques appropriés», peut-on lire dans les documents judiciaires. Jeshennia Bedoya Lopez aurait ainsi quitté l’hôpital avec «des signes et des symptômes évidents de détresse mentale et d’idées suicidaires».

14 chefs d’accusation de meurtre avec préméditation

Pour la justice canadienne, les faits reprochés à Kenneth Law sont d’une extrême gravité. Il est inculpé de pas moins de 14 chefs d’accusation de meurtre avec préméditation. La police allègue que les “kits de suicide” qu’il vendait contenaient un «additif alimentaire pouvant être mortel s’il est utilisé à mauvais escient». Law, lui, nie les faits.

L’affaire dépasse largement les frontières du Canada. Alertés par Interpol, plusieurs pays ont ouvert des enquêtes. Au Royaume-Uni, 88 décès sont à déplorer parmi les 272 personnes ayant acheté des produits sur les sites de Law. En Italie, sur 9 acheteurs identifiés, au moins un est mort. La Nouvelle-Zélande a aussi établi un lien entre 5 décès et ces fameux kits.

Un vide juridique à combler d’urgence ?

Cette sordide affaire met en lumière un vide juridique potentiel dans la vente en ligne de produits dangereux. Si la responsabilité de Kenneth Law semble engagée sur le plan pénal, qu’en est-il de sa responsabilité civile ? Le procès intenté par la famille de Jeshennia Bedoya Lopez sera scruté de près. Il pourrait créer un précédent et inciter le législateur à mieux encadrer ce type de commerce en ligne.

Car pour l’heure, difficile de dire si la loi est suffisamment armée face à ces dérives. Les “kits de suicide” vendus par Law contenaient certes un produit potentiellement mortel, mais qui reste en vente libre car utilisé comme additif alimentaire. Faut-il pour autant en restreindre l’accès ? Ou plutôt renforcer les contrôles sur l’activité des e-commerçants ? Le débat est ouvert.

De nombreuses personnes dont l’âge avance, et dont je fais partie, ne demandent qu’à pouvoir acheter un kit pour pouvoir en terminer le jour où elles le décideront, librement et en toute connaissance de cause.

témoignage d’un internaute sous l’article du Figaro

En parallèle, cette histoire tragique interroge sur la prévention du suicide et la prise en charge des personnes suicidaires. Le cas de Jeshennia Bedoya Lopez, sortie de l’hôpital malgré sa détresse, semble symptomatique de carences dans le suivi. Sans parler de la facilité déconcertante avec laquelle elle a pu se procurer un “kit de suicide” en quelques clics… Autant de questions que cette affaire hors norme devra trancher, alors que le procès de Kenneth Law doit s’ouvrir en 2025. D’ici là, gageons que la justice comme le législateur se saisiront du sujet. Pour éviter de nouveaux drames.

Mais Law n’est pas le seul visé. Sept médecins ayant suivi la jeune femme pour dépression dans les deux ans précédant son décès sont aussi mis en cause. Ils auraient «mal diagnostiqué son trouble mental et ne lui auraient pas prodigué les soins psychiatriques appropriés», peut-on lire dans les documents judiciaires. Jeshennia Bedoya Lopez aurait ainsi quitté l’hôpital avec «des signes et des symptômes évidents de détresse mentale et d’idées suicidaires».

14 chefs d’accusation de meurtre avec préméditation

Pour la justice canadienne, les faits reprochés à Kenneth Law sont d’une extrême gravité. Il est inculpé de pas moins de 14 chefs d’accusation de meurtre avec préméditation. La police allègue que les “kits de suicide” qu’il vendait contenaient un «additif alimentaire pouvant être mortel s’il est utilisé à mauvais escient». Law, lui, nie les faits.

L’affaire dépasse largement les frontières du Canada. Alertés par Interpol, plusieurs pays ont ouvert des enquêtes. Au Royaume-Uni, 88 décès sont à déplorer parmi les 272 personnes ayant acheté des produits sur les sites de Law. En Italie, sur 9 acheteurs identifiés, au moins un est mort. La Nouvelle-Zélande a aussi établi un lien entre 5 décès et ces fameux kits.

Un vide juridique à combler d’urgence ?

Cette sordide affaire met en lumière un vide juridique potentiel dans la vente en ligne de produits dangereux. Si la responsabilité de Kenneth Law semble engagée sur le plan pénal, qu’en est-il de sa responsabilité civile ? Le procès intenté par la famille de Jeshennia Bedoya Lopez sera scruté de près. Il pourrait créer un précédent et inciter le législateur à mieux encadrer ce type de commerce en ligne.

Car pour l’heure, difficile de dire si la loi est suffisamment armée face à ces dérives. Les “kits de suicide” vendus par Law contenaient certes un produit potentiellement mortel, mais qui reste en vente libre car utilisé comme additif alimentaire. Faut-il pour autant en restreindre l’accès ? Ou plutôt renforcer les contrôles sur l’activité des e-commerçants ? Le débat est ouvert.

De nombreuses personnes dont l’âge avance, et dont je fais partie, ne demandent qu’à pouvoir acheter un kit pour pouvoir en terminer le jour où elles le décideront, librement et en toute connaissance de cause.

témoignage d’un internaute sous l’article du Figaro

En parallèle, cette histoire tragique interroge sur la prévention du suicide et la prise en charge des personnes suicidaires. Le cas de Jeshennia Bedoya Lopez, sortie de l’hôpital malgré sa détresse, semble symptomatique de carences dans le suivi. Sans parler de la facilité déconcertante avec laquelle elle a pu se procurer un “kit de suicide” en quelques clics… Autant de questions que cette affaire hors norme devra trancher, alors que le procès de Kenneth Law doit s’ouvrir en 2025. D’ici là, gageons que la justice comme le législateur se saisiront du sujet. Pour éviter de nouveaux drames.

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