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Le combat de Yannick Alléno pour un délit d’homicide routier

Le célèbre chef Yannick Alléno entame un combat pour faire évoluer la loi après le décès de son fils Antoine, percuté par un chauffard. Un procès qui pourrait faire jurisprudence...

C’est un combat qu’il mène désormais au nom de son fils. Yannick Alléno, célèbre chef étoilé, se bat pour la création d’un délit d’homicide routier après le décès tragique d’Antoine, 24 ans, percuté par un chauffard en mai 2022 à Paris. Un drame qui a bouleversé sa vie et l’a poussé à s’engager pour faire évoluer la loi.

Une bataille judiciaire pour Antoine

Demain, Yannick Alléno sera présent au tribunal correctionnel de Paris pour le procès du chauffard, un certain Francky D, poursuivi pour homicide involontaire. Une qualification que le père endeuillé a du mal à accepter au vu des circonstances du drame.

Le jour de la rencontre avec le juge d’instruction, on m’a dit, écoutez, on va inculper la personne qui a tué votre fils d’un homicide involontaire. J’ai trouvé ça tellement difficile à entendre, tellement injuste en fait.

– Yannick Alléno

Car selon les éléments de l’enquête, le conducteur aurait volé une voiture à la sortie d’un restaurant ce soir-là. Lancé à plus de 120 km/h dans une zone limitée à 30, il aurait d’abord percuté un premier véhicule avant de poursuivre sa course folle et de faucher le scooter d’Antoine et son amie, indemne. Le jeune homme est mort sur le coup.

Un conducteur sans permis et alcoolisé

Toujours selon nos informations, Francky D, 25 ans, comptait déjà six condamnations à son casier pour vol et usage de fausses plaques d’immatriculation. Il conduisait sans permis avec 1,69 g d’alcool dans le sang ce soir-là. De quoi nourrir la colère et l’incompréhension de Yannick Alléno.

Pour moi, c’est important de passer par cette étape qui va être forcément un peu douloureuse, on ne se le cache pas, pour enfin faire mon deuil.

– Yannick Alléno

Mais au-delà de ce procès, le chef triplement étoilé veut surtout faire changer la loi. Il milite pour la création d’un délit d’homicide routier, sur le modèle de l’homicide involontaire, mais avec des peines plus lourdes.

Vers la création d’un nouveau délit ?

Une initiative qui fait écho à de précédentes tentatives parlementaires, jusqu’ici infructueuses. En 2011 déjà, une proposition de loi portée par des députés de différents bords visait à créer un délit d'”homicide routier”, sans succès. Le texte avait été rejeté, le gouvernement jugeant le dispositif actuel suffisant.

Mais pour les associations de victimes et les familles endeuillées, il est urgent d’aller plus loin. Elles dénoncent des peines jugées trop clémentes et un manque de prise en compte de la spécificité des drames de la route.

Je veux que la mort de mon fils serve à quelque chose. Qu’elle permette de faire avancer les choses, de mieux protéger les autres. C’est le sens de mon combat.

– Yannick Alléno

Le procès qui s’ouvre demain sera donc scruté de près. Au-delà du sort judiciaire de Francky D, qui encourt jusqu’à 10 ans de prison, il pourrait relancer le débat sur l’homicide routier et les moyens de mieux réprimer ces drames qui endeuillent des milliers de familles chaque année en France.

Un enjeu de société majeur

Car les chiffres restent alarmants. Selon la Sécurité routière, 3 260 personnes ont perdu la vie sur les routes de France en 2022. Parmi elles, 876 sont décédées dans des accidents impliquant au moins un conducteur ayant bu de l’alcool.

Des drames qui auraient parfois pu être évités avec une meilleure prévention mais aussi une réponse pénale plus ferme et adaptée pour les auteurs. C’est tout le sens de la démarche de Yannick Alléno, qui espère que sa douloureuse histoire personnelle contribuera à faire bouger les lignes.

Je n’ai pas la prétention d’avoir la solution miracle. Je sais que c’est un sujet complexe. Mais je veux apporter ma pierre à l’édifice, avec ma légitimité de père meurtri. Pour Antoine, pour toutes les victimes.

– Yannick Alléno

Son avocate, Maître Laurence Cechman, abonde en son sens et compte bien porter ce combat sur le plan judiciaire mais aussi politique. Car au-delà de la sanction, c’est bien la prévention et un changement de regard sur ces drames qu’elle appelle de ses vœux.

Il faut que les pouvoirs publics prennent enfin la mesure du problème. Que ces tragédies ne soient plus banalisées ou considérées comme une fatalité. Chaque vie perdue sur la route est un drame absolu qui mérite une réponse forte de la société.

– Maître Laurence Cechman, avocate de Yannick Alléno

Le procès de Francky D et la mobilisation de Yannick Alléno pourraient donc marquer un tournant. Une étape douloureuse mais nécessaire vers une meilleure prise en compte de ces drames de la route et de leurs victimes trop souvent oubliées. La justice sera-t-elle au rendez-vous ? Réponse dans les prochains jours.

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