Alors que le cessez-le-feu vient d’entrer en vigueur au Liban après plus de deux mois d’affrontements entre Israël et le Hezbollah, les enjeux se recentrent désormais sur la bande de Gaza. En effet, selon des sources proches du dossier, la libération des otages israéliens détenus par le Hamas est devenue la priorité absolue du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Le sort des otages, « objectif sacré » pour Israël
Depuis l’annonce de la trêve au Liban mardi, le Premier ministre israélien et ses principaux ministres ne cessent de marteler que la libération des 101 otages toujours aux mains du Hamas est un « objectif sacré ». Une mission à laquelle ils semblent déterminés à se consacrer pleinement, après des mois de conflit au nord d’Israël.
Un bon accord est un accord respecté
Benyamin Netanyahou, à propos du cessez-le-feu
Pourtant, les négociations avec le Hamas pour la libération des otages sont au point mort depuis au moins juillet, date de la dernière opération israélienne dans la bande de Gaza ayant permis de récupérer des prisonniers. Un statu quo qui pourrait bien évoluer dans les prochains jours.
Reprise des bombardements à Gaza
Sur le terrain, les forces de Tsahal restent en alerte. Jeudi, l’aviation israélienne aurait bombardé le sud de la bande de Gaza selon des sources palestiniennes, une information non confirmée officiellement côté israélien. Des opérations qui pourraient se multiplier si les tractations avec le Hamas n’aboutissent pas rapidement.
Le mouvement islamiste s’est dit prêt à reprendre les pourparlers en vue d’un échange de prisonniers. Mais il exige en contrepartie un allègement du blocus imposé par Israël sur l’enclave palestinienne depuis plus de 15 ans. Une revendication jugée inacceptable par le gouvernement Netanyahou.
Le Hezbollah fragilisé par le cessez-le-feu
Au Liban, le cessez-le-feu arraché après d’âpres négociations sous l’égide des États-Unis sonne comme un revers pour le Hezbollah. Le mouvement chiite, qui a dû accepter un repli de ses forces dans le sud du pays, va devoir gérer le mécontentement de sa base.
Des centaines de milliers de Libanais, pour beaucoup des partisans du Hezbollah, ont fui les combats pour se réfugier à Beyrouth ou dans d’autres villes. Leur retour s’annonce délicat alors que de nombreuses localités du sud ont été dévastées par les bombardements israéliens.
Une « victoire » en demi-teinte pour Israël
Si l’État hébreu a réussi à repousser le Hezbollah loin de sa frontière nord, le cessez-le-feu reste fragile. De l’aveu même de Netanyahou, le mouvement chiite conserve une partie de son arsenal malgré le retrait.
Israël sera intraitable en cas de violation
Benyamin Netanyahou, après l’accord
Surtout, les 65 jours d’affrontements auront coûté la vie à 70 soldats israéliens, un lourd tribut pour Tsahal. Sans parler des dommages matériels et économiques subis dans le nord du pays, où des dizaines de milliers d’habitants ont dû fuir.
Autant de raisons pour Israël de vouloir obtenir des résultats rapides à Gaza. Car après le Liban, l’opinion publique israélienne pourrait ne pas tolérer un nouveau conflit qui s’enlise. La pression est plus que jamais sur les épaules de « Bibi » pour ramener les otages à la maison.