Depuis un an, les 240 habitants d’un immeuble situé rue Duguesclin à Lyon vivent un véritable cauchemar. Du jour au lendemain, ils ont vu s’installer sous leurs fenêtres un campement sauvage d’une trentaine de tentes, abritant des migrants de diverses nationalités. Depuis, leur quotidien est rythmé par les nuisances en tout genre générées par cette occupation illégale des parties communes de leur résidence.
Un campement de fortune en plein cœur de Lyon
Ce bâtiment de style brutaliste, œuvre de l’architecte Zumbrunnen en 1963, est répertorié au patrimoine architectural du 20ème siècle. Son rez-de-chaussée très ouvert, pensé comme un lieu de vie et de passage, s’est transformé en un bidonville composé de tentes, matelas, bâches et autres meubles de récup. Les migrants qui y logent sont soutenus par une association locale.
L’exaspération des résidents face aux nuisances
Pour les habitants, c’est le cauchemar au quotidien. Déjections dans les allées, bagarres nocturnes, cris, menaces… L’insécurité et les problèmes d’hygiène sont omniprésents. Sophie, installée ici depuis 2017, déplore : “Adieu l’idéalisme de 1960, bienvenue dans la triste réalité de 2024.” Tous décrivent une situation invivable.
Des appartements se vendent en dessous de la cote, louer devient difficile, les habitants font des détours.
– Un propriétaire de l’immeuble
Des démarches restées vaines jusqu’à présent
Face à cette situation, les résidents ont multiplié les actions auprès des autorités pour obtenir l’évacuation du campement :
- Courriers aux élus locaux et à la Préfecture
- Main courante et plaintes déposées au commissariat
- Tentatives de médiation avec les migrants et l’association
- Procédure judiciaire engagée
Malgré ces démarches, la situation n’a pas évolué. Les pouvoirs publics restent sourds à leurs appels à l’aide. En attendant une hypothétique expulsion, les habitants envisagent de barricader eux-mêmes l’immeuble pour empêcher de nouvelles intrusions, quitte à financer de leur poche des clôtures après un an de cauchemar.
L’impuissance des copropriétaires face au phénomène des squats
Ce cas lyonnais illustre le sentiment d’abandon ressenti par de nombreux propriétaires et locataires confrontés aux occupations illégales de leurs immeubles. Malgré un durcissement récent de la loi contre les squats, les procédures d’expulsion restent longues et complexes. En attendant, les résidents doivent subir ces nuisances qui dégradent fortement leur qualité de vie et déprécient leur patrimoine.
Une situation intenable pour ces habitants qui se sentent pris en otage, un an après l’arrivée des migrants dans leur immeuble. Ils espèrent que leur calvaire prendra bientôt fin et que les autorités prendront enfin la mesure de leur détresse. Une chose est sûre, ils sont déterminés à se battre pour retrouver la tranquillité et la sécurité auxquelles ils aspirent légitimement.