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Le casse-tête du contrôle parental à l’ère numérique

Protéger ses enfants sur Internet devient un vrai casse-tête pour les parents. Entre ruses des ados et multiplication des écrans, le contrôle parental est un défi. Mais de nouvelles solutions obligatoires changent la donne. Découvrez lesquelles...

À l’ère du tout numérique, le contrôle parental est devenu un véritable casse-tête pour de nombreux parents. Entre la multiplication des écrans, l’accès précoce des enfants à Internet et les ruses toujours plus inventives des ados pour contourner les limites, trouver le juste équilibre relève souvent du défi. Mais face à ces difficultés, de nouvelles solutions voient le jour pour aider les familles à mieux protéger les mineurs en ligne.

Contrôle parental : un combat de tous les instants

Définir des règles d’usage des écrans et d’Internet pour ses enfants est une chose, les faire respecter en est une autre. Les parents sont nombreux à témoigner de leur difficulté à maintenir un contrôle sur les activités numériques de leurs ados, malgré la mise en place de garde-fous.

Kevin, beau-père d’un adolescent de 16 ans, se souvient : «Dès 8 ans, mon fils savait réinitialiser la box internet pour faire sauter le contrôle parental. Il m’a fallu 3 semaines avant de m’en rendre compte». Un véritable bras de fer s’engage alors, les parents tentant de verrouiller l’accès quand les enfants cherchent par tous les moyens à s’en affranchir.

Mes enfants ont mis moins de temps à comprendre comment contourner le contrôle parental que moi à le renforcer.

Anne, mère de famille du 18e arrondissement de Paris

Au cœur de ces tensions, la quête d’autonomie et d’intimité des adolescents qui vivent parfois le contrôle comme une marque de défiance. «Je leur fais confiance, c’est leur époque», plaide Angélique, professeure qui a fait le choix de la liberté totale pour ses enfants.

Des solutions pour reprendre la main

Pour aider les parents dans cette tâche, différents outils de contrôle parental existent, des logiciels aux paramètres intégrés aux appareils. Ils permettent notamment de :

  • Filtrer les contenus en bloquant l’accès à certains sites ou applications
  • Limiter le temps passé devant les écrans
  • Restreindre les horaires d’utilisation des appareils
  • Suivre l’activité en ligne des enfants

Certains parents optent aussi pour des stratégies sur-mesure comme ne laisser accès qu’à des espaces sécurisés (moteur de recherche dédié, YouTube Kids…) ou définir des plages horaires dédiées aux jeux vidéo.

Mais configurer ces outils n’est pas toujours un long fleuve tranquille. «J’ai l’impression qu’il faut parfois être un as de l’informatique», soupire Karine, secrétaire médicale de 44 ans. Un sentiment partagé par de nombreux parents qui se sentent démunis face à la complexité technique de ces solutions.

Vers un contrôle parental obligatoire

Pour simplifier la donne, la loi Studer adoptée en mars 2022 instaure l’obligation pour les fabricants de proposer une solution de contrôle parental lors du premier démarrage des appareils. Une mesure plébiscitée par les associations de protection de l’enfance et par de nombreux parents.

Concrètement, depuis le 13 juillet 2023, smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles de jeux et autres objets connectés doivent intégrer une solution conforme aux recommandations de l’Arcom (ex-CSA) pour être commercialisés en France. L’utilisateur est invité à l’activer lors de la première utilisation et peut la configurer selon ses besoins.

L’objectif : responsabiliser les acteurs du numérique dans la protection des mineurs et faciliter la mise en place de garde-fous par les parents. Un vrai soulagement pour beaucoup. «Je pense que ça m’aurait simplifié la vie», estime Kevin.

Des outils nécessaires mais pas suffisants

Si le contrôle parental est utile, il n’est qu’un des volets de l’éducation au numérique. Le dialogue et l’accompagnement restent essentiels pour sensibiliser les enfants aux risques encourus et développer leur esprit critique.

Le contrôle parental doit rester un garde-fou, pas un outil de surveillance généralisée qui entraverait la relation de confiance et le dialogue.

Thomas Rohmer, président de l’association Open

Car l’objectif n’est pas tant d’interdire que de responsabiliser progressivement les jeunes dans leurs usages. Un cheminement qui passe aussi par un nécessaire exemplarité des parents dans leur consommation des écrans.

Vous l’aurez compris, face aux pièges du numérique, le contrôle parental est une bouée bien utile. Mais pour garder le cap sur le long terme, mieux vaut miser sur la prévention que sur la répression. Un art subtil de funambule auquel tous les parents sont aujourd’hui confrontés.

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