La Syrie se trouve aujourd’hui à un tournant critique de son histoire. Après quatorze longues années de conflit dévastateur, le pays est une fois de plus plongé dans le chaos alors qu’une coalition de rebelles menée par un groupe radical lance une offensive éclair. Face à cette escalade soudaine de violence, le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres tire la sonnette d’alarme, qualifiant la situation de véritable « carnage » résultant d’un « échec collectif chronique ».
Une offensive rebelle fulgurante
Malgré un calme relatif observé depuis 2020 dans le nord-ouest syrien, les hostilités ont brutalement repris fin novembre lorsqu’une coalition rebelle dominée par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a lancé une offensive éclair. En quelques jours à peine, les insurgés ont pris le contrôle de la ville d’Alep, deuxième plus grande ville du pays, puis de Hama, ville stratégique du centre. L’armée gouvernementale semble impuissante face à cette avancée fulgurante qui fragilise considérablement le pouvoir de Bachar al-Assad.
Des dizaines de milliers de civils menacés
Au milieu de ce déchaînement de violence, ce sont les civils qui se retrouvent une fois de plus pris au piège et en grand danger. Comme le souligne Antonio Guterres, « des dizaines de milliers de civils sont menacés dans une région déjà en feu ». Le chef de l’ONU appelle toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations de protection des populations, martelant que « le carnage doit s’arrêter ». Il déplore la « fragmentation progressive » de ce pays situé au carrefour des civilisations.
Un échec collectif à régler le conflit
Au-delà de l’urgence humanitaire, cette nouvelle flambée de violence met en lumière l’incapacité de la communauté internationale à régler durablement le conflit syrien. Comme le pointe Antonio Guterres, la situation actuelle est le résultat « amer » de l’échec répété des tentatives passées de désescalade et d’un processus politique sérieux, pourtant prévu par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Il appelle toutes les parties à enfin travailler avec son envoyé spécial Geir Pedersen pour une approche « nouvelle, inclusive et exhaustive » de résolution de crise.
Appel à l’action de la communauté internationale
Face à l’urgence, le secrétaire général de l’ONU en appelle à tous ceux qui ont une influence sur le conflit, au premier rang desquels la Turquie, soutien majeur des rebelles, ainsi que la Russie et l’Iran, principaux alliés du régime de Damas. Il indique s’être entretenu avec le président turc Erdogan, insistant sur « le besoin urgent d’un accès humanitaire immédiat » et « un retour au processus politique facilité par l’ONU ». L’objectif : mettre enfin un terme au carnage et à « la longue souffrance du peuple syrien ».
La Syrie à un point de bascule
Après plus d’une décennie de guerre, la Syrie se retrouve à nouveau à la croisée des chemins. L’offensive rebelle en cours représente une menace sérieuse pour le régime en place mais surtout pour les populations civiles, premières victimes des combats. L’appel vibrant d’Antonio Guterres résonne comme un cri d’alarme : sans un engagement fort et immédiat de la communauté internationale pour un règlement politique du conflit, le pays risque de sombrer dans un cycle de violence et de souffrances sans fin. L’avenir de la Syrie, déchirée et exsangue, est plus que jamais en jeu.