Suite au drame survenu le 30 janvier à Châteaudun, où une adolescente de 15 ans a perdu la vie dans un accident de car scolaire dont le conducteur avait consommé du cannabis, le gouvernement a ordonné un renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment pour dépister les stupéfiants. Les premiers résultats de cette campagne sont désormais connus, et ils ont de quoi inquiéter.
44 conducteurs positifs au cannabis sur 8000 testés
Selon des sources proches du dossier, sur plus de 8000 tests réalisés ces derniers jours auprès des conducteurs de cars scolaires, 49 se sont révélés positifs, dont 44 aux stupéfiants et plus précisément au cannabis. Un chiffre alarmant qui ne surprend pourtant pas certains professionnels :
Le THC, donc le cannabis, prend une ampleur énorme chez les conducteurs.
Explique un responsable des forces de l’ordre
Des tests complémentaires doivent encore confirmer la présence avérée de drogue dans l’organisme des chauffeurs contrôlés positifs. Mais d’ores et déjà, l’inquiétude grandit chez les parents d’élèves. Beaucoup expriment leur angoisse à l’idée que le conducteur du car de leur enfant puisse faire partie des 49 chauffeurs épinglés.
Des solutions à l’étude pour renforcer la sécurité
Face à ce constat préoccupant, le gouvernement réfléchit aux moyens d’empêcher les conducteurs sous l’emprise de stupéfiants de prendre le volant. Une piste sérieuse serait d’obliger les entreprises de transport à réaliser des contrôles aléatoires réguliers sur leurs chauffeurs.
En effet, si les tests de dépistage ne sont pas obligatoires actuellement, les transporteurs pourraient être contraints de les intégrer à leur règlement intérieur. L’employé n’aurait alors pas le droit de refuser un contrôle.
On a sollicité très fortement les entreprises de transport pour qu’elles mettent ces clauses dans leurs règlements intérieurs et avoir cette obligation de contrôle très régulier.
Assure le ministre des Transports Philippe Tabarot
Vers des dépistages plus fréquents et un dispositif anti-démarrage
Du côté des professionnels du secteur, on estime que les contrôles des forces de l’ordre devraient aussi être plus nombreux et réguliers. Mais une autre solution technologique pourrait voir le jour :
Il faudrait que les contrôles soient davantage étalés dans le temps et puis, effectivement, avoir un dispositif anti-démarrage en cas de consommation de stupéfiants.
Propose Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs
Car si pour l’alcool, l’éthylotest permet d’empêcher la mise en route du véhicule en cas de test positif, il n’existe pas encore d’équivalent pour les drogues comme le cannabis. Néanmoins, des prototypes sont actuellement en phase de recherche et pourraient bientôt voir le jour.
Un début de prise de conscience
Ces premiers résultats des dépistages massifs viennent confirmer l’ampleur du problème de la consommation de stupéfiants chez certains conducteurs professionnels. Ils constituent un véritable électrochoc qui devrait accélérer la mise en place de mesures concrètes pour renforcer la sécurité des transports scolaires.
Avec en ligne de mire l’objectif de réduire au maximum le risque qu’un chauffeur sous l’emprise du cannabis ne prenne le volant d’un car rempli d’enfants. Car derrière les chiffres et les débats, il y a surtout l’immense douleur des familles brisées par des drames qui auraient pu être évités. Le combat ne fait que commencer.