Au cœur de la crise politique et économique qui secoue le Venezuela depuis des années, un candidat surprise émerge pour défier le président en place, Nicolás Maduro. Edmundo González Urrutia, un ancien diplomate de 74 ans, a été choisi à l’unanimité par la Plateforme démocratique unitaire, qui rassemble les forces d’opposition, pour porter leurs couleurs lors de l’élection présidentielle du 28 juillet prochain.
Un parcours diplomatique remarquable
Avant de se lancer dans cette aventure politique inattendue, Edmundo González Urrutia a mené une brillante carrière diplomatique. Il a notamment été ambassadeur du Venezuela en Algérie et en Argentine, ainsi qu’en poste en Belgique, au Salvador et aux États-Unis.
Bien qu’ayant servi sous la présidence d’Hugo Chávez, González Urrutia a toujours considéré son rôle comme celui d’un fonctionnaire d’État, au-dessus des partis et des idéologies. Il a d’ailleurs pris une retraite anticipée, renonçant ainsi à plusieurs années de service.
Un candidat rassembleur et populaire
Malgré sa relative discrétion médiatique, comparée à d’autres figures de l’opposition comme María Corina Machado, González Urrutia a réussi à fédérer les mécontentements face à la crise économique qui mine le pays. Les sondages le créditent de 50 à 61% des intentions de vote, loin devant Maduro.
Toutes les formations de la Plateforme démocratique unitaire ont décidé à l’unanimité de me soutenir. C’est ce qui donne une véritable force politique à ma candidature.
– Edmundo González Urrutia
Rétablir la démocratie et les relations avec les États-Unis
S’il est élu, González Urrutia aura fort à faire pour rétablir un climat démocratique dans un pays où l’opposition est muselée, avec de nombreux prisonniers politiques, et sous le coup d’une enquête de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.
Le candidat, qui se dit confiant et n’a pas peur d’affronter le pouvoir en place, compte mener une intense campagne électorale à travers tout le pays. Il veut aussi renouer les relations diplomatiques avec les États-Unis, au point mort depuis plus de 10 ans.
Il est illogique qu’il n’y ait plus d’ambassadeurs à Caracas et à Washington. C’est inconcevable entre deux pays qui devraient entretenir des relations fluides, comme par le passé.
– Edmundo González Urrutia
Endiguer l’exode des Vénézuéliens
Autre défi de taille : enrayer l’émigration massive des Vénézuéliens, contraints de fuir la pauvreté. On estime que plus de 7,7 millions ont quitté le pays. Pour González Urrutia, la solution passe par une amélioration des conditions de vie, seul remède au désespoir qui pousse tant de ses compatriotes à l’exil.
Convaincu que l’ampleur de sa victoire obligera le pouvoir à accepter une transition démocratique, le candidat ne prête pas attention aux critiques sur son âge. En bonne santé, sportif, il entend bien mener son projet jusqu’au bout, porteur de l’espoir d’un renouveau pour le Venezuela.
