Selon des sources officielles, le canal de Panama traverse actuellement une crise sans précédent. En effet, une sécheresse d’une ampleur inédite a entraîné une réduction drastique du trafic maritime, de l’ordre de 29% par rapport à l’année précédente. Cette situation alarmante n’est pas sans conséquences sur l’économie mondiale, le canal étant un point de passage stratégique pour le commerce international.
Un déficit en eau qui paralyse le trafic
Contrairement à son homologue de Suez, le canal de Panama fonctionne avec de l’eau douce provenant de deux lacs artificiels. Or, le manque de précipitations a fait chuter dangereusement le niveau de ces réservoirs, obligeant les autorités à prendre des mesures restrictives. Le nombre de passages quotidiens est ainsi passé de 38 à seulement 22 navires.
Cette limitation impacte lourdement l’activité du canal. Sur le dernier exercice fiscal, seuls 9 944 bateaux ont pu transiter, contre 14 080 l’année précédente. Le volume de marchandises a également chuté de 17%, passant de 511 à 423 millions de tonnes. Des chiffres qui témoignent de l’ampleur de la crise.
Des conséquences économiques majeures
Le canal de Panama est un maillon essentiel du commerce mondial, concentrant environ 5% du trafic maritime international. Sa paralysie partielle n’est donc pas sans répercussions sur l’économie globale. Les principales routes impactées relient l’Asie à la côte est des États-Unis, premier utilisateur de cette voie avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Pour le Panama aussi, les pertes sont considérables. Le canal représente une source de revenus majeure pour le pays, qui n’a pas encore dévoilé le manque à gagner exact lié à cette crise. Mais nul doute que le bilan sera lourd, mettant en péril de nombreux emplois et investissements.
Nous faisons face à une situation totalement inédite et particulièrement préoccupante. Il faut remonter à l’ouverture du canal en 1914 pour trouver trace d’une telle sécheresse.
– Un responsable de l’Autorité du Canal
Un avenir incertain malgré les pluies
Les récentes précipitations sur la zone ont permis de stabiliser la situation et de relever légèrement les restrictions de navigation. Mais les déficits accumulés restent importants et il faudra du temps pour retrouver un niveau acceptable. D’autant que le dérèglement climatique risque de rendre ces épisodes de sécheresse plus fréquents et intenses à l’avenir.
Face à ce constat, les autorités du canal étudient différentes solutions pour sécuriser l’approvisionnement en eau sur le long terme. Parmi les pistes évoquées, une meilleure gestion des ressources, des investissements dans des réservoirs supplémentaires, voire un recours à l’eau de mer. Mais ces projets nécessiteront du temps et des moyens financiers conséquents.
En attendant, les acteurs du transport maritime doivent composer avec ces nouvelles contraintes. Et espérer un retour rapide à la normale pour limiter les pertes et maintenir la compétitivité de cette route historique. Car si la crise devait perdurer, c’est toute l’architecture du commerce international qui pourrait être remise en question.