Alors que les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis traversent une période de turbulences, la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly a lancé un avertissement clair à Washington. Si l’administration Trump met à exécution ses menaces d’augmenter massivement les droits de douane sur les produits canadiens, Ottawa est prêt à répliquer avec force en imposant une « taxe Trump » sur les importations américaines.
Une guerre commerciale d’une ampleur sans précédent
Selon la ministre Joly, une telle escalade déclencherait « la plus grande guerre commerciale entre les deux pays depuis des décennies », avec des conséquences majeures pour les économies et les emplois des deux côtés de la frontière. Les consommateurs et les travailleurs seraient les premières victimes, les produits concernés subissant des hausses de prix significatives.
Des centaines de milliers d’emplois menacés au Canada
Le Canada, dont l’économie est fortement dépendante de son premier partenaire commercial, les États-Unis, serait particulièrement touché. Si les droits de douane américains atteignaient 25% comme l’a évoqué Donald Trump, le choc serait terrible. Des centaines de milliers d’emplois canadiens seraient directement menacés, mettant en péril la reprise économique post-pandémie.
Nous sommes prêts à mettre une pression maximale parce que c’est une guerre commerciale que le Président Trump commencerait.
Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères
Ottawa envisage des mesures de représailles ciblées
Face à ce scénario, le gouvernement canadien affirme avoir « une série de mesures déjà prêtes ». Même si les détails n’ont pas été dévoilés, plusieurs pistes sont à l’étude d’après des sources proches du dossier :
- Droits de douane plus élevés sur certains produits américains stratégiques comme l’acier, les céramiques, la verrerie ou le jus d’orange de Floride
- Taxes additionnelles sur un ensemble d’importations américaines pouvant atteindre 150 milliards de dollars canadiens
- Restrictions sur certains investissements et services américains au Canada
Ces contre-mesures pourraient entrer en vigueur rapidement, après une brève période de consultation. Le Premier ministre Justin Trudeau a assuré que son gouvernement défendrait « fermement et sans ambiguïté le Canada et les Canadiens » si nécessaire.
Un impact économique dévastateur des deux côtés de la frontière
Selon les analyses économiques, une telle guerre commerciale aurait des conséquences désastreuses pour les deux pays, bien au-delà des seuls secteurs directement concernés. La Banque Scotia évoque un scénario catastrophe où le PIB canadien pourrait chuter de plus de 5%, avec une flambée du chômage et de l’inflation.
Aux États-Unis aussi, les estimations font état de lourdes pertes d’emplois, en particulier dans les États frontaliers très dépendants des échanges avec le Canada. L’augmentation des prix pénaliserait le pouvoir d’achat des ménages, freinant la consommation et la croissance.
Appels à la retenue et à la coopération
Face aux lourds enjeux économiques et sociaux, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler les dirigeants des deux pays à la retenue et au dialogue. Représentants syndicaux, fédérations professionnelles et élus locaux soulignent l’interdépendance des économies canadienne et américaine, fruits de décennies d’intégration.
Une guerre commerciale n’aurait que des perdants des deux côtés de la frontière. Nous devons préserver les emplois et les gains durement acquis, pas les sacrifier sur l’autel d’une escalade douanière contre-productive.
Un représentant syndical américain
Malgré ces appels, la fermeté du gouvernement canadien face aux menaces de l’administration Trump laisse présager une période de fortes turbulences dans la relation bilatérale. À moins d’un revirement de dernière minute, le spectre d’une guerre commerciale dévastatrice n’a jamais semblé aussi proche. Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour l’avenir économique de tout un continent.