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Le Canada Imposait Des Mariages Arrangés Aux Autochtones Dans Les Pensionnats

Un rapport révèle que le Canada imposait des mariages arrangés aux jeunes autochtones dans les pensionnats pour les empêcher de retrouver leur mode de vie traditionnel. Des milliers d'enfants sont concernés, beaucoup ont disparu sans laisser de trace. L'ampleur du phénomène reste inconnue en raison...

Le voile se lève peu à peu sur les sombres pratiques qui avaient cours dans les pensionnats pour autochtones au Canada. Selon un rapport publié récemment, le gouvernement canadien y imposait des mariages arrangés aux jeunes pensionnaires dans le but de les empêcher de retourner à leur mode de vie traditionnel une fois adultes. Une tactique choquante parmi d’autres visant à « civiliser » de force les peuples autochtones.

150 000 enfants concernés, des centaines de sépultures découvertes

Entre 1831 et 1996, on estime que 150 000 enfants autochtones ont été envoyés dans ces pensionnats gérés par le gouvernement et les églises. Beaucoup n’en sont jamais revenus. Ces derniers mois, des centaines de sépultures anonymes présentées comme celles d’anciens élèves y ont été mises au jour, suscitant l’émoi au Canada et dans le monde.

Kimberly Murray, l’interlocutrice spéciale nommée par Ottawa pour enquêter sur ces tombes non identifiées, explique que les mariages forcés faisaient partie des méthodes utilisées dans ces établissements :

Si une jeune fille est dans un pensionnat et qu’elle est ensuite mariée à un garçon de l’établissement, elle perd son identité au sein de sa communauté.

Kimberly Murray, interlocutrice spéciale

Le but était clairement d’orienter les jeunes autochtones vers un mode de vie occidental et de couper leurs liens avec leur culture d’origine. Mais pour Mme Murray, la disparition d’un enfant « ne signifie pas qu’il est mort », soulignant que beaucoup ne sont simplement jamais rentrés chez eux.

Combien de personnes concernées ? Quand ces pratiques ont-elles cessé ?

L’ampleur exacte du phénomène reste inconnue à ce stade. « Nous ne savons pas combien de personnes ont fait l’objet de mariages arrangés. Nous ne savons pas quand cela a cessé », déplore l’interlocutrice spéciale, invoquant des restrictions imposées à l’accès aux dossiers.

Mme Murray, elle-même membre de la communauté mohawk, demande au gouvernement canadien une « dérogation d’intérêt public » pour lever le secret sur ces archives. Elle recommande aussi la création d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les décès et disparitions d’enfants dans les pensionnats.

Le déni des abus, un phénomène inquiétant

Autre sujet d’inquiétude pointé dans le rapport : la montée des discours niant ou minimisant les abus subis par les élèves autochtones dans ces établissements. Kimberly Murray appelle le Canada à criminaliser ce type de rhétorique qui s’est amplifiée ces derniers mois.

À l’heure où le pays fait face aux pages les plus sombres de son histoire, la priorité est d’obtenir la vérité sur le sort des milliers d’enfants passés par les pensionnats. Pour les victimes, leurs familles et leurs communautés, c’est une question de justice et de guérison qui ne peut plus attendre.

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