Actualités

Le calvaire d’Adèle Haenel : les abus sexuels du réalisateur Christophe Ruggia dévoilés au procès

Au procès de Christophe Ruggia, Adèle Haenel accuse : "Mon corps se crispe, il continue". L'actrice décrit les abus sexuels subis dès 12 ans par celui qui était "le principal adulte de sa vie". Un témoignage glaçant sur l'emprise et la...

C’est un témoignage poignant qui a retenti au tribunal correctionnel de Paris en ce premier jour de procès. Face à Christophe Ruggia, accusé d’agressions sexuelles sur mineur par personne ayant autorité, l’actrice Adèle Haenel a laissé exploser sa colère et sa souffrance, racontant les abus subis alors qu’elle n’était qu’une enfant de 12 ans.

Les « goûters malsains » en huis clos avec le réalisateur

Après le tournage du film Les Diables en 2002, qui marquait les débuts d’Adèle Haenel au cinéma, la jeune actrice s’est retrouvée prise dans l’engrenage d’une relation toxique avec le réalisateur Christophe Ruggia, alors âgé de 36 ans. Lors de goûters en tête-à-tête dans l’appartement parisien de ce dernier, l’adolescente a subi ce qu’elle qualifie aujourd’hui de violences sexuelles.

Mon corps se crispe, il continue.

Adèle Haenel

Devant la cour, Adèle Haenel a décrit avec des mots crus ces après-midi éprouvants : « Monsieur Ruggia était devenu le principal adulte de ma vie. J’avais 12 ans, lui 36. Lors de ces goûters, mon corps se crispait mais il continuait ». Un huis clos malsain où se mêlaient emprise psychologique et attouchements.

Le silence brisé des années plus tard

Il aura fallu attendre 2019 pour qu’Adèle Haenel, devenue une actrice reconnue, brise le silence sur ces abus, dénonçant la passivité et la complicité du milieu du cinéma français face aux agresseurs sexuels. Son témoignage dans Mediapart avait fait l’effet d’une bombe, entraînant l’ouverture d’une enquête et la mise en examen de Christophe Ruggia.

Un face à face tendu au tribunal

Lors de cette première journée d’audience, la tension était palpable entre l’actrice, aujourd’hui âgée de 33 ans mais qui a gardé son visage juvénile, et le réalisateur de 56 ans, qu’elle a qualifié de « gros menteur ». Adèle Haenel a laissé jaillir sa colère, peinant à contenir ses émotions et ses tremblements face à celui qui a abusé de son innocence.

Un procès symptomatique des dérives du 7ème art

Au-delà du cas individuel, ce procès met en lumière les dysfonctionnements et la loi du silence qui règnent dans le milieu du cinéma concernant le harcèlement et les agressions sexuelles. Le mouvement #MeToo a libéré la parole mais de nombreuses victimes peinent encore à se faire entendre face au pouvoir de personnalités influentes.

Le témoignage bouleversant d’Adèle Haenel résonne comme un appel à briser l’omerta et à protéger les plus vulnérables des prédateurs. Son courage force l’admiration et devrait encourager d’autres victimes à sortir du silence pour que la honte change enfin de camp. La suite du procès s’annonce intense, avec la confrontation des versions entre l’actrice et le réalisateur qu’elle accuse. Un face à face crucial pour que la vérité éclate et que justice soit rendue.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.