Après une semaine noire suite à l’annonce choc de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, la Bourse de Paris tente un timide rebond ce mardi matin. Une éclaircie bienvenue pour le CAC 40, son indice phare, qui a vu sa capitalisation fondre de près de 258 milliards d’euros la semaine passée. Mais les incertitudes politiques qui pèsent sur l’Hexagone incitent les investisseurs à la plus grande prudence.
Le CAC 40 se redresse, sans euphorie
Vers 9h ce mardi, le contrat à terme de l’indice vedette avançait de 0,75%. Un rebond encore frileux après la débâcle de la semaine dernière qui a vu le CAC 40 s’effondrer de 6,23%, sa pire performance hebdomadaire depuis plus de deux ans. À titre de comparaison, les autres grandes places européennes ont mieux résisté et outre-Atlantique, le S&P 500 américain affiche même un nouveau record.
L’annonce choc par Emmanuel Macron d’une dissolution de l’Assemblée nationale a déclenché une déroute qui a fait disparaître environ 258 milliards de dollars de la capitalisation boursière des entreprises françaises la semaine dernière.
– John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud
Des risques politiques qui inquiètent
Si le CAC 40 a plus souffert que les autres indices européens, c’est bien en raison de la situation politique très incertaine en France. La dissolution surprise de l’Assemblée par le président et la perspective de nouvelles élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains créent un climat anxiogène pour les investisseurs. Signe de leur fébrilité, la banque Citigroup a abaissé ses prévisions sur les actions européennes en invoquant des “risques politiques accrus”, notamment dans l’Hexagone.
La macro-économie joue les seconds rôles
Dans ce contexte political tendu, les fondamentaux économiques passent provisoirement au second plan. Pourtant, plusieurs indicateurs importants sont attendus ce mardi comme l’estimation finale de l’inflation en zone euro pour mai, le climat des affaires en Allemagne ou encore les ventes de détail et la production industrielle aux États-Unis. Mais ces statistiques risquent d’avoir peu d’impact face aux remous politiques.
- L’inflation en zone euro a atteint un nouveau record en mai à 8,1% sur un an
- L’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est ressorti en baisse à 88,5 points
- Aux États-Unis, les ventes au détail ont ralenti à +0,4% sur un mois en mai
Le point sur les valeurs à suivre
Du côté des valeurs, le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques Euroapi grimpe de 3,4% après avoir signé un accord de développement et de fabrication de 5 ans avec l’irlandais Priothera. Le géant de l’affichage publicitaire JCDecaux gagne 1,9% après avoir remporté le contrat publicitaire du métro de Rome pour 13 ans. À l’inverse, le groupe de maisons de retraite Orpea chute de 5,6%, pénalisé par un abaissement de recommandation des analystes.
Vers une stabilisation des marchés ?
Malgré le rebond technique de ce mardi, la Bourse de Paris reste sous pression et de nombreux observateurs anticipent une poursuite de la volatilité dans les prochaines semaines. Le sort des élections législatives sera particulièrement scruté, Emmanuel Macron jouant son avenir à ce scrutin. Une large victoire de son camp permettrait de rassurer les investisseurs mais un résultat plus serré avec une poussée des extrêmes serait vu d’un très mauvais œil par les marchés. Le CAC 40 n’est pas au bout de ses peines…
