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Le budget militaire russe prend son envol pour 2025

En plein conflit ukrainien, la Russie fait un pari audacieux pour son avenir : +30% de dépenses militaires en 2025 malgré les défis économiques. Quelles en seront les conséquences pour le pays et sa population ? Décryptage d'un budget qui...

Alors que le conflit ukrainien fait rage depuis 2022, la Russie vient de prendre une décision économique majeure pour les années à venir. Les députés russes ont en effet approuvé jeudi en première lecture le projet de loi du budget 2025-2027, qui prévoit une envolée spectaculaire de 30% des dépenses militaires dès l’an prochain. Un choix stratégique fort qui illustre la volonté du Kremlin de poursuivre sa politique résolument tournée vers l’effort de guerre, quelles qu’en soient les conséquences.

Un budget triennal tourné vers la défense

Selon les résultats officiels du vote à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, le budget 2025-2027 a été approuvé à une large majorité de 314 voix pour, avec seulement une voix contre et 78 abstentions. Après une deuxième lecture prévue le 14 novembre et le passage devant le Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement, le budget devrait être promulgué sans difficulté par le président Vladimir Poutine.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2025, les dépenses de défense de la Russie devraient atteindre près de 13 500 milliards de roubles, soit environ 130 milliards d’euros au taux de change actuel. Une hausse de 30% par rapport à 2024, année où le budget militaire avait déjà explosé de près de 70% sur un an, pour représenter 8,7% du PIB russe selon Vladimir Poutine. Du jamais vu dans l’histoire moderne du pays.

Et ce n’est pas tout. Combinées, les dépenses de défense et de sécurité intérieure, qui incluent notamment la police et les services spéciaux en charge de la répression des critiques du Kremlin, représenteront environ 40% du budget total de l’État russe en 2025. Un chiffre colossal qui ne tient même pas compte des nombreux investissements classés secrets.

Un choix assumé malgré les défis économiques

Pour le Kremlin, les priorités sont claires : le « renforcement de la capacité de défense du pays » et « l’intégration des régions » ukrainiennes occupées, comme l’a martelé Vladimir Poutine en septembre dernier. Quitte à réorienter massivement l’économie russe vers l’effort de guerre, en développant à vitesse grand V son complexe militaro-industriel.

Pourtant, cette militarisation à outrance de l’économie n’est pas sans risques. Avec une inflation qui dépasse les 8,6%, grevant le pouvoir d’achat des ménages russes, et des pénuries de main-d’œuvre liées au départ sur le front ou à l’étranger de centaines de milliers d’hommes, la croissance économique du pays pourrait être sérieusement limitée à moyen terme. Des problèmes structurels que Vladimir Poutine a lui-même reconnus.

Une armée en pleine expansion

Autre signe que cet effort de guerre est parti pour durer : mi-septembre, Vladimir Poutine a signé un décret ordonnant une augmentation de près de 15% des effectifs de l’armée russe, les portant à 1,5 million de soldats. Un chiffre qui ferait de la Russie la deuxième armée mondiale derrière la Chine, avec désormais un actif sur 50 sous les drapeaux.

Pour gérer au mieux ce budget militaire XXL où la corruption reste endémique, Vladimir Poutine a d’ailleurs procédé à un remaniement de ses équipes. Exit certains responsables incarcérés pour des accusations de pots-de-vin, place à un économiste, Andreï Belooussov, nommé en mai dernier à la tête du ministère de la Défense.

Des recettes fiscales en hausse pour financer l’effort de guerre

Concrètement, pour boucler ce budget 2025 en forte hausse qui devrait atteindre 41 500 milliards de roubles (environ 400 milliards d’euros), le gouvernement russe a prévu dès le 1er janvier prochain une augmentation des impôts sur les hauts revenus et les entreprises. De quoi continuer à financer l’offensive en Ukraine et ses dépenses connexes, tout en renflouant les caisses de l’État.

Mais à quel prix pour la population et l’économie russes ? Si le FMI a récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2025, à +3,6 %, il n’en demeure pas moins que le pays fait face à de sérieux défis structurels. Entre une inflation galopante, des pénuries de main-d’œuvre et une dépendance accrue aux commandes militaires, la marge de manœuvre du Kremlin pour redresser durablement la barre pourrait s’avérer bien mince. Le pari du « tout militaire » sera-t-il payant ? L’avenir le dira.

En résumé

  • La Russie adopte un budget triennal 2025-2027 avec une hausse de 30% des dépenses militaires dès 2025
  • Les dépenses de défense et de sécurité représenteront près de 40% du budget total de l’État russe
  • Vladimir Poutine assume ce choix malgré une inflation galopante, des pénuries de main-d’œuvre et des problèmes structurels dans l’économie
  • Pour financer cet effort de guerre, le gouvernement va augmenter les impôts sur les hauts revenus et les entreprises dès 2024
  • La Russie mise sur le “tout militaire” dans un contexte économique incertain, un pari risqué dont l’avenir dira s’il était visionnaire ou non

Autre signe que cet effort de guerre est parti pour durer : mi-septembre, Vladimir Poutine a signé un décret ordonnant une augmentation de près de 15% des effectifs de l’armée russe, les portant à 1,5 million de soldats. Un chiffre qui ferait de la Russie la deuxième armée mondiale derrière la Chine, avec désormais un actif sur 50 sous les drapeaux.

Pour gérer au mieux ce budget militaire XXL où la corruption reste endémique, Vladimir Poutine a d’ailleurs procédé à un remaniement de ses équipes. Exit certains responsables incarcérés pour des accusations de pots-de-vin, place à un économiste, Andreï Belooussov, nommé en mai dernier à la tête du ministère de la Défense.

Des recettes fiscales en hausse pour financer l’effort de guerre

Concrètement, pour boucler ce budget 2025 en forte hausse qui devrait atteindre 41 500 milliards de roubles (environ 400 milliards d’euros), le gouvernement russe a prévu dès le 1er janvier prochain une augmentation des impôts sur les hauts revenus et les entreprises. De quoi continuer à financer l’offensive en Ukraine et ses dépenses connexes, tout en renflouant les caisses de l’État.

Mais à quel prix pour la population et l’économie russes ? Si le FMI a récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2025, à +3,6 %, il n’en demeure pas moins que le pays fait face à de sérieux défis structurels. Entre une inflation galopante, des pénuries de main-d’œuvre et une dépendance accrue aux commandes militaires, la marge de manœuvre du Kremlin pour redresser durablement la barre pourrait s’avérer bien mince. Le pari du « tout militaire » sera-t-il payant ? L’avenir le dira.

En résumé

  • La Russie adopte un budget triennal 2025-2027 avec une hausse de 30% des dépenses militaires dès 2025
  • Les dépenses de défense et de sécurité représenteront près de 40% du budget total de l’État russe
  • Vladimir Poutine assume ce choix malgré une inflation galopante, des pénuries de main-d’œuvre et des problèmes structurels dans l’économie
  • Pour financer cet effort de guerre, le gouvernement va augmenter les impôts sur les hauts revenus et les entreprises dès 2024
  • La Russie mise sur le “tout militaire” dans un contexte économique incertain, un pari risqué dont l’avenir dira s’il était visionnaire ou non
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