Face à une situation économique et politique explosive, le ministre de l’Économie Antoine Armand tente l’apaisement. Disposé à « des concessions » sur le budget de l’État, il espère éviter la « tempête » financière qu’entraînerait la chute du gouvernement Barnier, en place depuis seulement un mois. Une véritable course contre la montre s’engage alors que l’agence de notation S&P s’apprête à rendre sa décision sur la dette française.
Un Gouvernement Pris en Étau
Formé dans la douleur après de longues semaines de crise politique et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, l’exécutif mené par Michel Barnier apparaît aujourd’hui plus affaibli que jamais. Avec une opposition unie prête à dégainer la motion de censure, la survie du gouvernement ne tient plus qu’à un fil, ou plutôt à un vote : celui du budget.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Économie Antoine Armand a choisi d’intervenir ce jeudi matin. Reconnaissant implicitement la précarité de la situation, il s’est dit prêt à revoir certains points clés du budget pour rallier une partie des parlementaires.
Taxe sur l’électricité sur la sellette
Principale pomme de discorde : la hausse de la taxe sur l’électricité. Jugée « inadmissible » par le Rassemblement National, elle cristallise les tensions. « Ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge », a plaidé le ministre, appelant les oppositions à la responsabilité.
L’ombre du 49.3
Mais avec un RN qui réclame aussi l’abandon du déremboursement de médicaments et de la désindexation des retraites, le chemin du compromis s’annonce semé d’embûches. D’autant que Michel Barnier n’a pas exclu de recourir au controversé article 49.3 pour faire adopter ses textes budgétaires sans vote. Un véritable bras de fer qui pourrait précipiter le pays « dans l’inconnu budgétaire et financier » en cas de motion de censure victorieuse, alerte Antoine Armand.
Le spectre de la dégradation
Et comme si les nuages n’étaient pas assez noirs au-dessus de Bercy, l’agence de notation S&P doit publier demain sa note sur la dette française. Avec un déficit et des dépenses publiques au plus haut, le pays s’attend au pire. Une dégradation assombrirait un peu plus l’avenir budgétaire de la France.
Une chose est sûre : malgré les appels du ministre, l’opposition ne semble pas décidée à lâcher du lest. « On veut des engagements clairs et fermes », martèle Marine Le Pen. La partie de poker menteur ne fait que commencer, et c’est l’avenir économique et financier du pays qui est en jeu. Dans cette bataille, le gouvernement jouera-t-il son va-tout avec le 49.3 ? Réponse dans les prochains jours, sous haute tension.