C’est un revers cinglant pour le projet de loi de finances 2025. Mardi, les députés ont massivement rejeté le texte en première lecture, dans une Assemblée nationale plus que jamais divisée. Seuls les élus du Nouveau Front populaire (NFP) ont voté pour ce budget qu’ils ont pourtant largement contribué à réécrire, mais que la majorité juge désormais “dénaturé”.
75 milliards de recettes nouvelles selon le NFP
Aurélien Le Coq, député La France insoumise (LFI), a défendu ce qu’il considère comme “le budget du peuple français”, en référence à la victoire du NFP aux dernières législatives. Selon lui, les amendements adoptés ces dernières semaines apporteraient 75 milliards d’euros de recettes supplémentaires, permettant un excédent budgétaire de 58 milliards.
Mais ce chiffre est vivement contesté par le rapporteur général du Budget, le centriste Charles de Courson. D’après ses calculs, la perte sèche pour les finances publiques serait en réalité de plus de 6 milliards d’euros.
La majorité dénonce un texte “indigne”
Face à ce qu’ils considèrent comme un “barbouillis budgétaire”, les députés de la majorité présidentielle n’ont pas mâché leurs mots. “Ce texte n’a ni queue ni tête, aucune cohérence interne et ne pourrait pas s’appliquer à 80%”, a fustigé le macroniste David Amiel, le jugeant “indigne du respect dû aux Français et à notre assemblée”.
C’est un budget inacceptable qui franchit la ligne rouge d’une augmentation globale des impôts.
Matthias Renault, député Rassemblement national
Le RN dénonce la hausse des impôts
Du côté du Rassemblement national, pas question non plus de cautionner ce texte. Le député Matthias Renault a rappelé que son parti avait posé “une ligne rouge très claire dès le départ : pas d’augmentation globale des impôts”. Un engagement que le budget amendé ne respecterait pas selon lui.
Géométrie variable et alliances mouvantes
Au-delà des critiques sur le fond, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a déploré la tournure prise par les débats depuis le 21 octobre. Marqués par l’absence des députés de la majorité, ils ont donné lieu à des “alliances à géométrie variable” dont le gouvernement est souvent sorti perdant.
Ce rejet permet maintenant à l’exécutif de présenter au Sénat sa version initiale du budget, plutôt que celle profondément remaniée par les oppositions et parfois ses propres alliés. Mais les discussions s’annoncent là aussi houleuses, dans un contexte politique toujours plus fragmenté. La bataille budgétaire ne fait sans doute que commencer.
Ce rejet permet maintenant à l’exécutif de présenter au Sénat sa version initiale du budget, plutôt que celle profondément remaniée par les oppositions et parfois ses propres alliés. Mais les discussions s’annoncent là aussi houleuses, dans un contexte politique toujours plus fragmenté. La bataille budgétaire ne fait sans doute que commencer.