En pleine campagne des législatives, la nouvelle alliance de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a dévoilé un programme aux mesures économiques fortes, parmi lesquelles le très controversé blocage des prix des produits de première nécessité. Une proposition qui suscite de vives réactions, notamment du côté de la majorité présidentielle qui dénonce une mesure irréaliste et dangereuse pour l’économie française. Mais qu’en est-il vraiment ? Le blocage des prix est-il à même de soulager durablement le pouvoir d’achat des ménages mis à mal par l’inflation galopante ? Ou risque-t-il au contraire d’aggraver la situation ?
Un choc économique et social en 15 jours chrono
Le Nouveau Front Populaire l’assure, en cas de victoire aux législatives, ils mettront en œuvre leurs mesures phares en un temps record de 15 petits jours. Un véritable choc économique et social qui passerait notamment par :
- L’abrogation de la réforme des retraites
- La revalorisation du Smic
- Et donc le fameux blocage des prix des produits de première nécessité comme l’alimentation, l’énergie et le carburant
Une feuille de route ambitieuse qui séduit une partie des électeurs en mal de pouvoir d’achat, mais qui soulève de nombreuses questions sur sa faisabilité réelle, tant sur le plan juridique qu’économique.
Le casse-tête juridique du blocage des prix
Si le principe même du blocage des prix n’est pas inédit, sa mise en œuvre pose de sérieuses difficultés légales. En effet, en France, les prix sont librement déterminés par le marché, et l’État ne peut intervenir que dans des cas très précis et limités, généralement en cas de crise majeure comme une guerre ou une catastrophe naturelle.
Bloquer les prix par la loi impliquerait donc de passer par une procédure législative complexe et potentiellement longue, peu compatible avec le délai de 15 jours avancé par le Nouveau Front Populaire. Sans compter les recours probables des entreprises concernées, qui pourraient juger la mesure liberticide.
Les risques économiques d’un blocage généralisé
Au-delà des contraintes légales, c’est bien l’impact du blocage des prix sur l’économie française qui inquiète ses détracteurs. Car si un contrôle ciblé et temporaire peut se justifier dans certaines situations d’urgence, un blocage large et durable comme celui proposé par la gauche pourrait avoir des effets pervers :
- Décourager les investissements et l’innovation des entreprises
- Créer des pénuries par manque de rentabilité
- Favoriser l’émergence de marchés noirs
- In fine aggraver l’inflation et appauvrir les Français
« Avec les amis de Mélenchon, c’est l’horreur économique qui nous attend. Le blocage des prix, ça n’a jamais marché, ça ne marchera jamais. »
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, ne mâche donc pas ses mots contre une mesure jugée démagogique et contre-productive. Et privilégie des solutions ciblées comme la remise carburant ou le chèque alimentaire pour soutenir le pouvoir d’achat.
À l’approche du scrutin, le débat fait rage entre les partisans d’un interventionnisme fort incarné par le blocage des prix, et les tenants d’une approche plus souple et mesurée. Une chose est sûre, le résultat des urnes aura un impact décisif sur la conduite de la politique économique dans les mois à venir. Les Français devront choisir entre le choc ou la prudence.