Alors que l’attention se tourne vers l’investiture imminente de Donald Trump, le président démocrate sortant Joe Biden multiplie les annonces tonitruantes en cette fin de mandat. Entre aides massives à l’Ukraine, commutations de peines capitales et nominations de juges progressistes à tour de bras, il tente clairement de marquer de son empreinte ses derniers jours à la Maison Blanche, quitte à provoquer l’ire de son successeur républicain.
Une période de transition sous haute tension
Depuis la victoire de Donald Trump début novembre, les États-Unis traversent une période de transition délicate. Si l’usage veut que le président élu focalise l’attention, Joe Biden refuse de s’effacer, visiblement piqué au vif par l’élection de son grand rival. Pour Robert Rowland, professeur de communication politique, les présidents sortants cherchent souvent à accomplir un maximum avant leur départ, pour façonner l’image de leur administration dans l’opinion.
Et Joe Biden ne fait pas exception, malgré une santé visiblement déclinante lors de ses rares apparitions publiques. Julian Zelizer, historien à Princeton, souligne que les transitions sont souvent intenses dans l’histoire américaine, surtout quand le pouvoir change de camp. La volonté de Biden de peser jusqu’au bout est d’autant plus marquée qu’il redoute que son successeur républicain ne détricote son bilan.
Grâce présidentielle massive et aide à l’Ukraine
Parmi les décisions les plus frappantes de Biden en cette fin de mandat, figure la commutation de la quasi-totalité des peines de mort fédérales. Cette mesure a aussitôt été dénoncée par Donald Trump, qui promet un recours accru à la peine capitale une fois de retour au pouvoir. Biden aurait agi par crainte de l’usage que pourrait en faire son successeur, selon Julian Zelizer. Les dernières exécutions fédérales remontent en effet au premier mandat Trump.
Autre cheval de bataille du président démocrate : l’allègement de la dette étudiante qui plombe des millions d’Américains. Mi-décembre, il a annoncé son annulation pour 55 000 fonctionnaires. Au total, près de 5 millions de personnes ont vu leur fardeau diminuer ou s’envoler sous son administration. Une façon, selon le professeur Zelizer, d’honorer une promesse de campagne in extremis.
Mais la décision la plus spectaculaire reste sans doute l’effort colossal déployé pour envoyer un maximum d’aide militaire à l’Ukraine avant le retour de Trump, notoirement plus tiède sur le sujet. Pas moins de quatre nouveaux envois d’armements ont été annoncés en décembre, pour plusieurs milliards de dollars. De quoi provoquer l’ire du futur locataire de la Maison Blanche, « fermement opposé » à l’emploi des missiles américains en Russie.
Nominations judiciaires progressistes
Sur le front intérieur, Biden a multiplié les nominations de juges fédéraux issus de la diversité. Ketanji Brown Jackson est ainsi devenue la première femme noire à siéger à la Cour suprême. Au total, au moins 235 juges fédéraux ont été confirmés par le Sénat sous son mandat, un record depuis Jimmy Carter. Un coup d’accélérateur destiné à contrebalancer les décisions attendues de Donald Trump à partir du 20 janvier.
Mais la mesure la plus polémique reste sans doute la grâce présidentielle accordée à son propre fils Hunter Biden, empêtré dans des démêlés judiciaires. Une décision très impopulaire qui a terni son image en fin de mandat, selon le professeur Rowland. Une façon aussi, juge-t-il, de rattraper la frustration des démocrates qui auraient préféré le voir jeter l’éponge plus tôt.
Des mesures symboliques pour marquer l’Histoire
Autre pied de nez à son successeur climatosceptique, Biden s’est aussi engagé à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, un vœu pieux destiné à être vite oublié après le 20 janvier. Une façon, selon Robert Rowland, d’essayer de consolider l’héritage de son administration avant le grand basculement républicain.
Car au final, par cette rafale de mesures, Joe Biden semble surtout animé d’un désir : laisser une empreinte durable avant de tirer sa révérence. En multipliant les décisions fortes dans les domaines les plus sensibles, des relations internationales à la justice en passant par le climat, le président démocrate veut graver son nom dans l’Histoire. Quitte à en faire des tonnes, au risque de contrarier son successeur. Un bilan à double tranchant, qui oscilleentre volonté de bien faire et règlement de comptes.
Autre cheval de bataille du président démocrate : l’allègement de la dette étudiante qui plombe des millions d’Américains. Mi-décembre, il a annoncé son annulation pour 55 000 fonctionnaires. Au total, près de 5 millions de personnes ont vu leur fardeau diminuer ou s’envoler sous son administration. Une façon, selon le professeur Zelizer, d’honorer une promesse de campagne in extremis.
Mais la décision la plus spectaculaire reste sans doute l’effort colossal déployé pour envoyer un maximum d’aide militaire à l’Ukraine avant le retour de Trump, notoirement plus tiède sur le sujet. Pas moins de quatre nouveaux envois d’armements ont été annoncés en décembre, pour plusieurs milliards de dollars. De quoi provoquer l’ire du futur locataire de la Maison Blanche, « fermement opposé » à l’emploi des missiles américains en Russie.
Nominations judiciaires progressistes
Sur le front intérieur, Biden a multiplié les nominations de juges fédéraux issus de la diversité. Ketanji Brown Jackson est ainsi devenue la première femme noire à siéger à la Cour suprême. Au total, au moins 235 juges fédéraux ont été confirmés par le Sénat sous son mandat, un record depuis Jimmy Carter. Un coup d’accélérateur destiné à contrebalancer les décisions attendues de Donald Trump à partir du 20 janvier.
Mais la mesure la plus polémique reste sans doute la grâce présidentielle accordée à son propre fils Hunter Biden, empêtré dans des démêlés judiciaires. Une décision très impopulaire qui a terni son image en fin de mandat, selon le professeur Rowland. Une façon aussi, juge-t-il, de rattraper la frustration des démocrates qui auraient préféré le voir jeter l’éponge plus tôt.
Des mesures symboliques pour marquer l’Histoire
Autre pied de nez à son successeur climatosceptique, Biden s’est aussi engagé à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, un vœu pieux destiné à être vite oublié après le 20 janvier. Une façon, selon Robert Rowland, d’essayer de consolider l’héritage de son administration avant le grand basculement républicain.
Car au final, par cette rafale de mesures, Joe Biden semble surtout animé d’un désir : laisser une empreinte durable avant de tirer sa révérence. En multipliant les décisions fortes dans les domaines les plus sensibles, des relations internationales à la justice en passant par le climat, le président démocrate veut graver son nom dans l’Histoire. Quitte à en faire des tonnes, au risque de contrarier son successeur. Un bilan à double tranchant, qui oscilleentre volonté de bien faire et règlement de comptes.