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L’avortement, un enjeu clé de la présidentielle américaine

À l'approche de l'élection présidentielle aux États-Unis, la question de l'avortement cristallise les tensions. Entre États aux législations opposées et pressions sur le terrain, le droit à l'IVG est plus que jamais menacé. Plongée au cœur d'un pays divisé, où l'issue du scrutin pourrait bouleverser la vie de millions de femmes.

Alors que les États-Unis se préparent à élire leur prochain président le 5 novembre, un sujet plus que jamais clivant s’impose dans le débat : le droit à l’avortement. Remis en cause par la Cour Suprême en juin 2022, l’accès à l’IVG est devenu un enjeu majeur de cette présidentielle qui oppose la démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump.

Un pays divisé, des législations opposées

Depuis l’arrêt historique de la Cour Suprême, chaque État est libre de légiférer sur l’avortement. Résultat : une Amérique coupée en deux, avec d’un côté des bastions progressistes comme le Nouveau-Mexique où l’IVG reste un droit, et de l’autre des États conservateurs à l’image du Texas voisin qui l’ont rendu illégal dès la conception.

Pour les femmes texanes souhaitant avorter, une seule solution : emprunter clandestinement les quelque 460 kilomètres qui séparent Amarillo d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Un périple risqué, comme en témoigne une femme sous couvert d’anonymat :

Ce décret qui veut nous empêcher de nous déplacer pour avorter, c’est n’importe quoi. Une tactique pour nous effrayer. Dans mon cas, ça m’a sauvé la vie. La décision a été difficile, mais une fois sur place, j’ai été en paix.

La pression sur les cliniques

À Albuquerque, les militants anti-avortement font le siège des cliniques pratiquant l’IVG. Munis de prospectus et de haut-parleurs, ils interpellent patientes et personnel. « On est là pour sauver des vies », assure Tara Shaver, une habituée des lieux. Une présence oppressante au quotidien pour les soignants, comme l’explique Rose Johnson :

Dès que nos patients arrivent, on doit leur rappeler qu’ici, on prend soin de leur santé, que c’est légal et que ça fait partie de leurs droits.

L’appel des anti-IVG à poursuivre en justice

Mais pour le pasteur texan Mark Lee Dixon, la mobilisation ne doit pas s’arrêter aux portes des cliniques. Cet activiste « pro-life » veut poursuivre en justice celles et ceux qui franchissent la frontière pour avorter dans un État voisin. Un projet jugé inapplicable par les défenseurs du droit à l’IVG, car il bafouerait la liberté constitutionnelle de circuler.

Harris-Trump : deux visions irréconciliables

Dans ce climat électrique, Kamala Harris et Donald Trump incarnent deux positions diamétralement opposées. Quand la colistière de Biden promet de faire de l’accès à l’avortement une loi fédérale, son rival, soutenu par l’aile la plus conservatrice du parti républicain, appelle à son interdiction au niveau national.

Avec un scrutin qui s’annonce serré, l’avenir du droit à l’IVG pourrait bien se jouer dans les urnes le 5 novembre prochain. Quelle que soit l’issue, elle façonnera en profondeur l’Amérique de demain. Une Amérique où les questions de société n’ont jamais paru aussi clivantes et décisives.

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