C’est un appel à l’accélération qui résonne à Busan, en Corée du Sud. Alors que plus de 170 pays sont réunis depuis lundi pour négocier un traité historique contre la pollution plastique, les travaux avancent trop lentement. « Les progrès ont été trop lents. Nous devons accélérer nos travaux de manière significative », a alerté mercredi le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, qui préside ces pourparlers cruciaux.
La pollution plastique est devenue un fléau mondial qui nécessite une réponse globale et ambitieuse. C’est tout l’enjeu de ce traité contraignant, destiné à couvrir l’ensemble du « cycle de vie » du plastique, de la production aux déchets. Une majorité de pays militent pour des objectifs contraignants de réduction de la production et des déchets, l’interdiction des produits les plus problématiques et des changements dans la conception des plastiques pour faciliter leur réutilisation.
Des négociations bloquées par les pays producteurs
Mais les discussions se heurtent aux réticences d’une vingtaine de pays, menés par les gros producteurs de pétrole comme l’Arabie Saoudite, la Russie et l’Iran. Ces derniers refusent catégoriquement toute réduction de production et veulent limiter le traité à des objectifs de recyclage et de gestion des déchets. Un affrontement qui bloque les négociations, chaque camp s’accusant mutuellement d’entraver les progrès.
Face à cette impasse, la frustration monte chez les partisans d’un traité ambitieux. « Pendant que nous discutons ici de sémantique et de procédures, la crise s’aggrave », a alerté le représentant du Panama. Rappelant l’urgence de la situation, il a martelé :
« Nous sommes ici parce que des microplastiques ont été trouvés dans le placenta de femmes en bonne santé. Nous sommes littéralement en train d’élever une génération qui commence sa vie polluée avant même d’avoir pris sa première respiration ».
De leur côté, les pays réfractaires dénoncent une « approche discriminatoire » dans la conduite des négociations et affirment vouloir coopérer de façon « honnête et sincère ». Mais derrière ces déclarations, le blocage persiste.
Une accélération urgente des travaux
Le temps presse pourtant. Les délégués n’ont plus que jusqu’à dimanche soir pour parvenir à un accord sur le texte du futur traité. Un défi immense vu l’ampleur des divergences et la lenteur des progrès. D’où l’appel solennel du président des négociations à accélérer de toute urgence la cadence.
Car pendant que les discussions diplomatiques piétinent, la pollution plastique continue de s’aggraver à un rythme effréné. Déjà omniprésente dans les océans, elle contamine aussi l’air, les sols, la chaîne alimentaire et même les corps humains. Un péril planétaire qui exige une riposte à la hauteur de l’enjeu.
La balle est désormais dans le camp des négociateurs. Sauront-ils surmonter leurs divisions pour écrire une page d’histoire et enrayer enfin la marée plastique qui submerge notre planète ? Les jours à venir seront décisifs. Le monde retient son souffle.