Alors que les scénarios d’un règlement du conflit en Ukraine se multiplient avec le retour annoncé de Donald Trump à la Maison-Blanche, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a appelé mardi les membres de l’Alliance à intensifier leur soutien militaire à Kiev. Une demande qui intervient dans un contexte d’inquiétude grandissante des alliés quant aux répercussions de la transition politique américaine sur la détermination occidentale à épauler l’Ukraine.
Trump et l’Ukraine : le spectre d’un désengagement
Le retour de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier prochain fait planer le doute sur l’avenir de l’aide américaine à l’Ukraine. Durant sa campagne, l’ex-président s’est en effet targué de pouvoir régler le conflit « en 24 heures », une perspective qui suscite le trouble parmi les alliés de Kiev.
Selon des sources proches du dossier, les Européens craignent notamment que les États-Unis se désintéressent du sort de l’Ukraine et imposent un cessez-le-feu dans des conditions défavorables pour Kiev. La période de transition politique à Washington, mais aussi dans d’autres capitales clés comme Paris ou Berlin, risque ainsi de fragiliser le front uni affiché jusqu’ici par les Occidentaux.
L’Otan appelle à renforcer l’aide militaire
Face à ces incertitudes, le patron de l’Otan Mark Rutte a exhorté mardi les 32 pays membres de l’Alliance atlantique, réunis à Bruxelles, à muscler leur assistance militaire à l’Ukraine. « Nous devons en faire plus » pour permettre à Kiev « de l’emporter sur le champ de bataille », a-t-il martelé.
Un appel destiné à remobiliser les troupes à l’heure où le soutien à l’effort de guerre ukrainien montre des signes d’essoufflement dans certaines capitales occidentales. Les livraisons d’armes et d’équipements se sont en effet ralenties ces derniers mois, malgré les demandes pressantes de Kiev.
Les Européens en quête d’un nouveau rôle
Avec la perspective d’un retrait américain, les Européens tentent d’anticiper la suite et de définir leur rôle futur dans le règlement du conflit. Certains appellent ainsi l’UE à prendre le relai de Washington et à s’impliquer davantage, tant sur le plan diplomatique que militaire.
Il est temps pour l’Europe de prendre ses responsabilités et de peser de tout son poids pour favoriser une issue politique à cette guerre.
Un diplomate européen
Mais les Vingt-Sept peinent pour l’heure à parler d’une seule voix sur ce dossier sensible. Si certains pays comme la Pologne ou les Pays baltes poussent pour un engagement accru aux côtés de Kiev, d’autres comme la Hongrie ou l’Autriche se montrent plus réticents.
Vers une « paix juste et durable »
Malgré ces divergences, les Européens assurent rester déterminés à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire » pour parvenir à « une paix juste et durable ». Une formule qui masque cependant mal leurs interrogations quant à la marche à suivre dans les mois à venir.
Car si tous s’accordent sur la nécessité de maintenir la pression sur Moscou, peu semblent prêts à franchir une nouvelle étape dans l’affrontement avec la Russie. La peur d’une escalade incontrôlée et d’un embrasement régional reste très présente dans les esprits.
Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, c’est donc tout l’équilibre fragile bâti autour du soutien occidental à l’Ukraine qui menace de vaciller. Une situation qui place les Européens face à leurs responsabilités et les oblige à repenser en profondeur leur stratégie dans ce conflit aux multiples ramifications.