C’est une décision qui a fait l’effet d’une bombe dans le paysage politique français. Éric Ciotti, président contesté des Républicains, a annoncé unilatéralement une alliance avec le Rassemblement National de Marine Le Pen en vue des prochaines élections législatives. Un choix qu’il assume pleinement malgré les vives critiques en interne.
Une “révolution politique” pour certains, une trahison pour d’autres
Pour Éric Ciotti, cette alliance représente une “révolution politique” nécessaire pour “redresser la France”. Il estime qu’il fallait “casser les tabous” et unir “les hommes et les femmes de bonne volonté” face à ce qu’il considère comme un effondrement du pays.
Mais du côté des ténors des Républicains, c’est l’incompréhension et la colère qui dominent. Beaucoup parlent de “trahison” des valeurs du parti et ne reconnaissent plus leur famille politique. Des voix s’élèvent pour réclamer la tête d’Éric Ciotti à la présidence de LR.
Ciotti assume et revendique son choix
Face à ces critiques, le président des Républicains reste droit dans ses bottes. Il affirme avoir fait passer “l’intérêt général du pays” avant “l’amitié”. Il dénonce des “réunions stériles et impuissantes” et veut avancer dans son projet d’union des droites.
J’ai choisi de franchir ce pas. Je l’assume, je suis élu par les militants, je sais que j’ai la confiance des militants pour lancer cette révolution politique.
– Éric Ciotti
Le patron de LR se dit même prêt à tendre la main à ses détracteurs pour le second tour des législatives. Reste à savoir s’ils seront prêts à la saisir.
Quel avenir pour Les Républicains ?
Cette alliance surprise avec le RN a en tout cas semé le trouble au sein du parti de droite. Beaucoup s’interrogent sur la ligne politique et les valeurs défendues par leur famille.
- Certains évoquent une droitisation inquiétante et un renoncement à l’héritage du gaullisme
- D’autres y voient l’opportunité d’un nouveau souffle, quitte à bousculer les lignes
- La question de l’avenir et de la survie même du parti se pose désormais
Une chose est sûre, Les Républicains traversent une crise majeure qui les place à la croisée des chemins. Entre un ancrage à droite assumé et la tentation du “ni droite ni gauche”, le choix d’Éric Ciotti divise profondément.
Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’ancien parti de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Les législatives feront office de test grandeur nature pour jauger la pertinence de cette nouvelle ligne. En cas d’échec, la position d’Éric Ciotti apparaîtrait plus que jamais fragilisée.
Mais le président de LR semble déterminé à aller jusqu’au bout de sa “révolution politique”, au risque de faire imploser son parti. Un pari très risqué dont il portera, quoi qu’il arrive, la lourde responsabilité. L’avenir des Républicains est plus que jamais en suspens.
