Le départ inopiné de Carlos Tavares à la tête de Stellantis sème le trouble au sein du mastodonte automobile né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler. Évincé avec « effet immédiat » par le conseil d’administration ce dimanche, l’emblématique patron laisse derrière lui un géant en proie aux doutes. Quel cap pour Stellantis dans les mois à venir ? La question agite salariés, fournisseurs et politiques.
Stellantis orphelin de son capitaine
Depuis la création de Stellantis en 2021, Carlos Tavares était la figure de proue incontestée du groupe aux 14 marques. Auréolé du redressement spectaculaire de PSA et des marges records engrangées par Stellantis, le dirigeant franco-portugais semblait intouchable. Mais fin septembre, un avertissement sur résultats brutal a sonné comme un désaveu pour le capitaine d’industrie. Le 10 octobre, son départ anticipé était acté. Puis la sentence est tombée : licencié sans préavis ce dimanche.
Les raisons d’une chute express
Comment expliquer ce revirement soudain ? Selon une source proche du dossier, la contre-performance enregistrée au 3ème trimestre aurait précipité la chute de Carlos Tavares. « Les administrateurs ont estimé que la belle mécanique Stellantis s’était enrayée et qu’un accident industriel coûteux s’était produit en Amérique du Nord », confie cet insider. Le conseil n’aurait pas laissé au dirigeant le temps de redresser la barre.
C’est un véritable tremblement de terre. Personne ne s’attendait à un départ aussi brutal de notre patron.
Un cadre de Stellantis
Un coup de tonnerre qui déstabilise
En interne, c’est la stupeur. « On est complètement sonnés. Carlos Tavares était notre boussole, notre roc. Le voir dégagé du jour au lendemain, c’est un choc terrible », témoigne un cadre sous couvert d’anonymat. Du côté des partenaires aussi, sa mise à l’écart déstabilise. « Avec Tavares, on savait où on allait. Il avait une vision, un cap clair. Là, on navigue à vue », s’inquiète un équipementier.
Quel pilote pour garder le cap ?
Qui pour succéder au charismatique dirigeant et rassurer les troupes ? Le nom de son adjoint, l’italo-canadien Mark Stewart, circule avec insistance. Mais d’autres profils sont évoqués, en interne comme à l’extérieur. « Il faut un fin connaisseur du secteur, rompu aux enjeux industriels complexes, qui ait aussi une hauteur de vue stratégique », estime un spécialiste du secteur automobile. La priorité : rassurer sur la pérennité du groupe et sa capacité à traverser la zone de turbulences.
L’avenir de Stellantis en question
Car au-delà du choc Tavares, c’est la trajectoire même de Stellantis qui semble remise en question. Le nouveau pilote maintiendra-t-il le cap vers l’électrification à marche forcée ? Accélérera-t-il les synergies entre les 14 marques du groupe ? Quid des projets d’implantation et des choix industriels en France comme en Italie ? De lourdes décisions restent en suspens. « Il va falloir trancher vite sur des sujets stratégiques majeurs. Chaque jour d’hésitation est un jour de perdu face à la concurrence », prévient un administrateur.
Des salariés et élus sur le qui-vive
Déjà, les syndicats montent au créneau pour peser sur les futurs arbitrages. « Nous serons très vigilants. L’emploi et les sites industriels doivent être sanctuarisés », avertit Olivier Lefebvre, délégué FO. Même son de cloche du côté des élus des régions où Stellantis est implanté. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lui aussi promis « un suivi étroit de la situation, compte tenu des enjeux majeurs pour la filière automobile et les territoires ».
Une certitude, la gouvernance intérimaire assurée par John Elkann sera scrutée de près. L’héritier de la dynastie Agnelli, peu rompu à l’opérationnel, parviendra-t-il à rassurer salariés, partenaires et marchés financiers ? L’avenir de Stellantis est plus que jamais une équation à multiples inconnues. Seule boussole : vite trouver un nouveau timonier pour éviter que le géant automobile tangue durablement.
Comment expliquer ce revirement soudain ? Selon une source proche du dossier, la contre-performance enregistrée au 3ème trimestre aurait précipité la chute de Carlos Tavares. « Les administrateurs ont estimé que la belle mécanique Stellantis s’était enrayée et qu’un accident industriel coûteux s’était produit en Amérique du Nord », confie cet insider. Le conseil n’aurait pas laissé au dirigeant le temps de redresser la barre.
C’est un véritable tremblement de terre. Personne ne s’attendait à un départ aussi brutal de notre patron.
Un cadre de Stellantis
Un coup de tonnerre qui déstabilise
En interne, c’est la stupeur. « On est complètement sonnés. Carlos Tavares était notre boussole, notre roc. Le voir dégagé du jour au lendemain, c’est un choc terrible », témoigne un cadre sous couvert d’anonymat. Du côté des partenaires aussi, sa mise à l’écart déstabilise. « Avec Tavares, on savait où on allait. Il avait une vision, un cap clair. Là, on navigue à vue », s’inquiète un équipementier.
Quel pilote pour garder le cap ?
Qui pour succéder au charismatique dirigeant et rassurer les troupes ? Le nom de son adjoint, l’italo-canadien Mark Stewart, circule avec insistance. Mais d’autres profils sont évoqués, en interne comme à l’extérieur. « Il faut un fin connaisseur du secteur, rompu aux enjeux industriels complexes, qui ait aussi une hauteur de vue stratégique », estime un spécialiste du secteur automobile. La priorité : rassurer sur la pérennité du groupe et sa capacité à traverser la zone de turbulences.
L’avenir de Stellantis en question
Car au-delà du choc Tavares, c’est la trajectoire même de Stellantis qui semble remise en question. Le nouveau pilote maintiendra-t-il le cap vers l’électrification à marche forcée ? Accélérera-t-il les synergies entre les 14 marques du groupe ? Quid des projets d’implantation et des choix industriels en France comme en Italie ? De lourdes décisions restent en suspens. « Il va falloir trancher vite sur des sujets stratégiques majeurs. Chaque jour d’hésitation est un jour de perdu face à la concurrence », prévient un administrateur.
Des salariés et élus sur le qui-vive
Déjà, les syndicats montent au créneau pour peser sur les futurs arbitrages. « Nous serons très vigilants. L’emploi et les sites industriels doivent être sanctuarisés », avertit Olivier Lefebvre, délégué FO. Même son de cloche du côté des élus des régions où Stellantis est implanté. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lui aussi promis « un suivi étroit de la situation, compte tenu des enjeux majeurs pour la filière automobile et les territoires ».
Une certitude, la gouvernance intérimaire assurée par John Elkann sera scrutée de près. L’héritier de la dynastie Agnelli, peu rompu à l’opérationnel, parviendra-t-il à rassurer salariés, partenaires et marchés financiers ? L’avenir de Stellantis est plus que jamais une équation à multiples inconnues. Seule boussole : vite trouver un nouveau timonier pour éviter que le géant automobile tangue durablement.